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Guadeloupe
Michel Barnier lance une opération vérité sur le chlordécone

Chaudement accueilli par les élus de l’île aux belles eaux, le ministre de l’Agriculture a fait le point sur un dossier épineux pour la filière.

Cela doit être agréable pour un ministre de l’Agriculture de venir aux Antilles. Et pas pour le soleil ou la plage, mais pour l’accueil reçu. Que ce soit en Martinique (lire le Papier de Une "Les deux îles soeurs...") ou en Guadeloupe, Michel Barnier a été submergé de compliments. Ainsi, Eric Nelson, président de la Chambre d’Agriculture de Guadeloupe, a accueilli le ministre en visite officielle jeudi dernier par des mots aimables. Il a salué son « engagement et sa détermination pour l’agriculture guadeloupéenne ». Rappelant qu’il fallait remonter très loin pour retrouver la trace du passage d’un ministre dans les locaux de la Chambre, le président Nelson a conclu ses propos par un vibrant : « Nous pouvons compter sur vous. » Le président du conseil régional (PS) et député de la Guadeloupe, Victorin Lurel, un opposant vigilant, n’était pas en reste : « Vous connaissez bien vos dossiers, vous obtenez des résultats et c’est le socialiste qui vous le dit. » Même les militants du syndicat minoritaire UPG qui manifestaient à la porte de la Chambre ont salué le geste du ministre qui est descendu de voiture pour aller à leur rencontre. « C’est rare qu’un ministre en visite s’arrête pour écouter des travailleurs qui manifestent. Il l’a fait. M. Barnier nous a écoutés et c’est très bien », a déclaré Philibert Hecher, secrétaire général adjoint de l’UPG.

L’essentiel de la visite du ministre à la Chambre d’agriculture était consacré au suivi du plan chlordécone. Gilbert Grivaut, Draf de la Guadeloupe, a fait le point sur le plan interministériel chlordécone. 5 000 ha de terres sont contaminés, essentiellement sur la Basse-Terre. L’objectif du plan est de permettre la poursuite ou la relance de la production sur les exploitations touchées, en privilégiant la production locale. « La contamination par le chlordécone mettait en cause l’avenir des petites exploitations de la Basse-Terre », explique Jean-Claude Lognos, élu de la Chambre en charge du plan chlordécone. La Chambre a en effet été chargée par le ministre de réaliser le diagnostic des 239 exploitations concernées. Ce diagnostic est en cours : « C’est une opération de sauvetage qui est bien lancée », conclut Jean-Claude Lognos. Trois scénarios sont prévus. Le pire est l’abandon des terres si elles s’avèrent trop contaminées. Il n’y a pas de cas de ce type en l’état actuel des connaissances. Deuxième hypothèse : l’exploitation est viable, mais fragilisée. Enfin troisième solution : la reconversion totale de l’exploitation vers d’autres productions comme celle d’agrumes, la production locale étant déficitaire.

La confiance au prix de la transparence

Au-delà de l’aspect agricole du dossier, il s’agissait également de rassurer les populations locales. « La presse est là pour que la population soit informée et rassurée », expliquait Jacques Gillot, président du Conseil Général. « Il faut rassurer la population sur ce qu’elle consomme », poursuit la députée (app. soc.) Jeanny Marc. « Ne pas donner dans le catastrophisme, ne veut pas dire ne pas être responsable,confirmait Michel Barnier. La confiance est au prix d’une information régulière ». Le ministre a annoncé la diffusion régulière (tous les mois ?) d’un bulletin flash réalisé par la préfecture. Et il a conclu avec optimisme : « Les 239 exploitations, soit 5 000 ha, sont contaminées, mais pas condamnées. »

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