Filière melon
Météo capricieuse et crise sanitaire ont impacté la saison
En 2011, la mise en place des accords de modération des marges n’aura pas évité au melon une campagne “atypique”. Pour 2012 l’AIM propose une Charte nationale de production.
Le bilan de la campagne melon proposé par l’AIM (Association interprofessionnelle Melon) et Interfel lors de la journée melon organisée par l’Aprel au Miffel 2011 a témoigné des caprices “climato-économico-médiatiques” qu’a subis le melon en 2011. Ainsi se sont succédé un printemps (trop) chaud et (trop) sec, quatre semaines de précocité, une crise alimentaire (E. Coli), un pic de production en juin (jusqu’à 15 000 t/semaine), un été (trop) maussade, 36 jours cumulés de crise conjoncturelle, un manque de production en août et un automne estival (presque sans fin). Au final, malgré une surface habituelle (13 000 ha), la melonnière France n’aura produit que 170 000 t sur les 220 000 t habituelles. Malgré ce déficit de production, le melon aura connu deux périodes de crise conjoncturelle, l’une du 25 mai au 8 juin, l’autre du 14 juin au 20 juillet. Et ce n’est qu’après trois semaines de crise (le 8 juillet) que les professionnels ont pu bénéficier de la mise en place des accords de modération des marges prévus par la LMA. Préférés aux ventes au déballage, « ces accords ont permis d’obtenir une attitude raisonnable et constante de la part de la distribution entre le 15 juillet et le 10 septembre avec une prise de marge d’environ 30 % », commentait Bernard Miozzo, animateur de l’AIM. Sur cette période, le prix expédition était relevé à 1,25 €/pièce pour une vente au détail à 1,80. Mais les deux extrémités de la courbe présentée ont fait réagir certains professionnels de la salle avec des marges prises, en juin et septembre, de plus de 50 %. D’autres “écarts”, concernant les chiffres de production fournis par le SNM et le SCEES, service des statistiques, ont donné lieu à discussions et commentaires. Malgré les turbulences, l’AIM veut construire l’avenir et a présenté les bases d’une Charte nationale melon qui s’adresse aux producteurs. Bâtie sur un cahier des charges de production raisonnée prenant en compte des critères de formation, d’environnement, de techniques culturales, de choix variétal et de protection, la charte devrait permettre aux producteurs d’établir des forfaits pour les programmes opérationnels. Cette charte pourrait être effective dès 2012 après validation par FranceAgriMer.