Hérault

Melons bio et mini-pastèques au menu de Force Sud

Force Sud a débuté sa production de melon Charentais bio l’an dernier sur 40 ha au Maroc. En 2010, les surfaces y sont identiques, mais 10 ha implantés en France viennent s’ajouter au potentiel. Quatre le sont en Vaucluse, chez un seul producteur, et six ont été dispatchés entre trois producteurs de l’Hérault. Déjà, 700 t ont été récoltées entre avril et mai au Maroc et « le marché a été porteur. » En revanche, il n’a pas été possible d’installer des cultures bio en Espagne. « Nous n’avons pas trouvé de terres éligibles en Espagne, souligne Jérôme Jausseran, directeur de Force Sud. Mais nous avons bien l’intention de pousser les surfaces ailleurs. » Une marque a été créée pour ce melon bio : “Le goût du bio”. Les plateaux (60 x 40 et 60 x 30) seront marqués de cet intitulé auquel s’ajoutent la mention AB et le slogan “Naturellement bon”. Par ailleurs, tous les melons certifiés AB vendus à la pièce seront entourés pour les GMS d’un ruban aux couleurs de la marque. Force Sud travaillera également avec des magasins et des grossistes spécialisés à Rungis et ailleurs. Quasiment toutes les variétés actuelles peuvent être conduites en bio. Il suffit pour cela que les semences n’aient pas été traitées et que l’Agence bio accorde une dérogation pour leurs cultures. Néanmoins la sélection est drastique car seules sont retenues les variétés les plus résistantes à l’oïdium, le puceron ou encore présentant des caractères génétiques intéressants.

Force Sud a expérimenté la culture du melon bio au Maroc
« Sur le plan gustatif, il n’y a pas de différence. Certes les rendements sont moindres mais il n’y a pas de perte de calibre car les plantes sont moins chargées. Ceci étant, le melon bio est un produit de spécialiste, sachant maîtriser les itinéraires techniques, les risques et la culture. Cela me paraît moins périlleux qu’un producteur bio voulant se lancer dans la culture du melon en bio. L’intérêt du melon bio est d’apporter une ligne supplémentaire au rayon fruits et légumes. » Globalement, Force Sud annonce un potentiel de melons (conventionnels et bio) de 2 000 t pour le Maroc, 1 500 t pour l’Espagne et 10 000 t pour la France. L’Espagne et la France sont arrivées sur le marché en semaine 21, et Jérôme Jausseran estime « être très serein jusqu’au 20 juin ». Cette saison, le nouveau bébé de Force Sud est une mini-pastèque sans pépin qui sera officiellement lancée le 16 juin au Mas de Saporta à Lattes et qui marquera le début de la campagne. Elle a été dénommée Magma, mais elle est de la variété Dolina, obtention de Syngenta et dont Force Sud possède l’exclusivité. Magma est une pastèque sans pépin, de petite taille donc facile à stocker, à l’écorce noire à chair rouge intense. Sans pépin et de petite taille, elle génère donc moins de déchets. De plus c’est la seule mini-pastèque produite dans le Sud de la France et récoltée à maturité. « Nous sommes passés de 0,5 ha l’an dernier à 15 à 20 cette année. C’est dire que nous croyons en ce produit. Nous avons corrigé nos erreurs culturales car la pastèque sans pépin a besoin d’un pollinisateur, soit une plante pour cinq pastèques. » Les plantations ont été réalisées de Béziers à Piolenc, soit chez chaque membre du groupe afin d’échelonner le créneau de commercialisation. Le poids moyen de cette mini-pastèque est de 2 kg mais des spécimens de 1,3 ou 1,5 kg sont récoltés. « Cela nous permet de proposer des plateaux de 6/7/8/9/12 (le premier correspondant à des fruits trop gros et le dernier à des trop petits) en plateaux (rouge, noir et jaune) alvéolés et à la marque Magma. Nous avons amélioré le conditionnement car nous ne disposions pas d’emballages adéquats, l’absence de sticks ou les règles de conservation au froid. Le retour commercial a été très satisfaisant. Je suis convaincu que l’origine France est une réelle opportunité et une nouvelle possibilité de segmentation. La mini-pastèque sans pépin doit se retrouver en milieu de rayon et non pas en tête de gondole, pour affirmer son positionnement haut de gamme. » Les mini-pastèques sans pépin sont destinées aux GMS et à l’export, vers la Suisse et la Belgique. « Ce sera la vraie surprise de l’été, pour des clients qui aiment les fruits mais ne sont pas forcément mangeurs de pastèques traditionnelles ou de melons. Nous apportons une nouvelle segmentation produite en France et de qualité supérieure. Le Charentais a trouvé sa vitesse de croisière maximale et nous sommes persuadés que le développement de Force Sud se fera via de nouveaux produits », conclut son directeur commercial.