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Sud-Est
Melon et tomate : le rouge est mis sur les marchés

C’est un début de campagne très difficile que connaissent les productions du Sud-Est. Après la cerise, la semaine dernière qui a eu du mal à s’imposer, la situation se dégrade fortement pour le melon et la tomate. Les raisons en étaient prévisibles.

Toutes les productions sont en avance (15 jours de retard en 2010 et 15 jours d’avance en 2011 pour le melon, ce qui fait un delta de 1 mois) et arrivent avec des volumes conséquents. Des volumes que les marchés ne peuvent pas absorber, du fait de la présence massive d’importations. « En melon, explique Bernard Borredon, les linéaires sont composés de 80 à 90 %, voire 100 %, de melons d’importation, à majorité Charentais vert,  qui ne laissent pas de place à la production française. » Les cours s’en ressentent et diminuent journellement, les sorties sont quasiment nulles autant en Provence qu’en Languedoc-Roussillon et le melon est entré en crise conjoncturelle mardi 24 (- 31 %). La FDSEA 84 a adressé un message à l’ensemble de la distribution régionale : « La production de melons français est là (..) Nous vous demandons de mettre en avant nos produits et d’arrêter les promotions avec les marchandises d’import (..) Nous demandons à tous les acteurs de l’aval de revenir à des comportements d’achat plus raisonnables compatibles avec une politique de filière responsable avant d’en arriver à une situation de crise qui pourrait entraîner des réactions violentes de producteurs désespérés. » Une réunion téléphonique interprofessionnelle a eu lieu ce matin. « La distribution dit qu’elle est prête à basculer sur les productions françaises. Mais elle l’avait déjà annoncé la semaine dernière. Si c’est vraiment le cas, les melons espagnols et marocains vont tout de même rester en rayon et il sera très difficile d’écouler le melon français qui est nettement plus cher. Nous devons donc faire pression auprès de la FCD pour obtenir un prix raisonnable pour le consommateur et rémunérateur pour le producteur », indique Bernard Borredon. La distribution a néanmoins référencé le melon français dans les magasins du Sud de la France, « pour avoir la paix avec la production », indique un opérateur. L’interprofession melon va par ailleurs lancer une campagne de communication pour doper la consommation. L’AOPn tomate a envoyé un courrier de la même veine  à la FNSEA, Légumes de France, la FCD, Interfel, les Pouvoirs publics, la DGCCRF et l’ensemble des enseignes : « Alors que la production française atteint son plein potentiel de production en quantité et en qualité dans tous les segments, nous observons encore une forte présence en rayon et sur les marchés de gros de tomates d'origine import (Maroc, Espagne, Hollande, Belgique). Avec des conditions climatiques très favorables à la consommation et des prix au plus bas, proches du niveau de crise dans certains segments (cerises, cocktails...), nous vous alertons sur l'extrême nécessité de référencer immédiatement l'origine France dans TOUS les circuits de distribution... » Pierre Diot, président de l'AOPn tomate, explique : « Le marché n’est pas bon. Il y a trop d’import et certaines promotions relèvent de la provocation à l’encontre des producteurs français. Par ailleurs, la situation est catastrophique pour les petits fruits type cocktail ou cerises. Nous ne savons plus qu’en faire tant le marché est engorgé. Au prix des produits d’import, nous ne pouvons pas les déloger et la distribution ayant des programmes, il est impossible de lancer des actions de dégagement du marché. Il faut également souligner la pression beaucoup plus importante de la Belgique et de la Hollande. La question que je me pose est de savoir pourquoi, alors que les tonnages sont normaux, que la météo est clémente pour inciter à la consommation, le marché se traîne. Je crains véritablement que le référencement des tomates françaises soit très difficile. »

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