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Mélissa Cantet, généticienne, ausculte le génome des plantes

Depuis un an, Mélissa Cantet, originaire de La Rochelle, a rejoint le siège social aux Pays-Bas à Bergschenhoek près de Rotterdam pour les potagères de Monsanto de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique. « J'ai été embauchée comme généticienne pour les cucurbitacées, précise-t-elle. Je travaille sur les caractères dits d'intérêt que peuvent être par exemple les résistances aux maladies, une meilleure tolérance à la sécheresse ou encore la couleur du fruit. » Jusqu'à une dizaine d'années, la fonction de généticien était confondue avec celle du sélectionneur. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le généticien se nourrit d'abord de l'expérience du sélectionneur pour identifier la plante, par exemple résistante à une maladie, dans la collection de ressource génétique de l'entreprise. L'objectif est d'établir un lien entre la zone du génome dédiée et les caractéristiques visuelles (on parle du phénotype) observées sur les plantes. Après identification, un croisement entre les deux caractères extrêmes est effectué en serre pour obtenir toute la panoplie de caractères. Les observations des jeunes plants ou des plantes adultes s'effectuent par le spécialiste comme le pathologiste pour repérer les niveaux de sensibilité à la maladie. En parallèle, les tests liés à l'ADN sont effectués dans un des laboratoires de Monsanto aux Etats-Unis. Mélissa Cantet récupère les résultats par mail.
Nouveau maillon dans la chaîne de sélection, les généticiens travaillent en étroite collaboration avec les sélectionneurs, biochimistes, agronomes, personnels des serres...
Elle gère statistiquement les données pour établir ainsi des liens avec les données phénotypiques obtenues dans les serres. C'est ainsi que se déterminent les marqueurs génétiques. Le sélectionneur va les utiliser pour repérer plus précisément et plus rapidement dans les génomes les lignées qui l'intéressent. La jeune chercheuse de 29 ans gère de nombreux programmes en même temps et doit anticiper des plannings de travail parfois plusieurs années à l'avance. Elle voyage aussi beaucoup pour suivre les tests de phénotypage et de création de population. Nouveau maillon dans la chaîne de sélection, la généticienne est en étroite collaboration avec le sélectionneur mais aussi le pathologiste (pour les maladies), le biochimiste (pour le goût), l'agronome (pour la production), le statisticien, l'informaticien, les autres généticiens du groupe ou encore le personnel des serres.