Euro-Méditerrannée
Medfel 2011 : les signes de qualité euro-méditerranéens au cœur des débats
Le 4 mai, Medfel avait organisé un débat autour des signes de qualité dans l’Euro-Méditerranée. Face à la volonté de fédérer ces signes sous une marque ombrelle, les avis divergent.
Pour parfaire les relations entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée, la question des f&l sous signe de qualité ont fait l’objet d’un large débat au salon Medfel la semaine dernière. Il était notamment question de fédérer les Indications géographiques locales sous une marque méditerranéenne reconnue à l’échelle mondiale. Mais la démarche ne fait pas l’unanimité. « L’idée serait de regrouper les appellations d’origine et les indications géographiques sous une marque collective méditerranéenne, explique Hélène Ilbert, chercheur au CIHEAM-IAMM. La Turquie, le Maroc et la Tunisie sont déjà des pays ayant de forts potentiels. Après, qui serait capable de fédérer cette démarche collective ? Pour l’heure on phosphore mais on n’a pas la solution. » Face à cette annonce, les avis divergent. « Si on n’identifie pas nos produits et que l’on ne joue que sur la compétitivité, on est mauvais », a rappelé Olivier Nasles, vice-président de l’INAO et président de l’Afidol. « Créer une marque ce n’est rien. Le plus important c’est de la faire vivre quand elle est collective. Si on prend le cas de la marque Sud de France, c’est une réussite parce que la Région met de l’argent. Si demain il y a des changements politiques il y a le danger qu’elle ne soit plus soutenue financièrement. Le signe officiel, ce n’est pas pour se faire plaisir, il doit avoir une finalité économique. Un signe de qualité c’est un outil pour le producteur, mais il faut qu’il sache s’en servir. » De leurs côtés, la Tunisie et le Maroc demandent la reconnaissance de leurs productions sous signe de qualité dans le registre européen. « Ce registre est complètement fermé, rappelle Hélène Ilbert. Il n’existe qu’un seul produit reconnu en Turquie ! » Sofiene Meddeb, directeur général de Gifruits, rappelle : « Si les identifications géographiques ne marchent pas, il faut trouver autre chose. Nous avons la reconnaissance de la diète méditerranéenne, c’est un grand atout dont il faut s’emparer. » Reste encore à travailler sur un patrimoine commun, « on ne peut pas habiller d’un même label un produit qui fait le grand écart sur les coûts de revient, par exemple. Le système AOP-IGP européen a un seul mérite : c’est un système réglementaire qui bénéficie d’une protection juridique », conclut Olivier Nasles. Une marque ombrelle semble donc encore loin de voir le jour.