McCain passe à la vitesse supérieure en Russie
Pour le numéro un mondial de la frite, l'Est de l'Europe représente un véritable relais de croissance. Le groupe se prépare à une implantation au Sud de Moscou.
McCain Europe Continentale fait campagne à l'Est. Et la Russie sera une des clés de son développement. « Nous y avons actuellement une croissance annuelle de 30 % », souligne Jean Bernou, le président de la filiale européenne. Le numéro un mondial de la frite commercialise actuellement « l'équivalent du double des ventes assurées sur le marché belge ». Et il a du mal à suivre la demande. Autant de raisons qui poussent le géant canadien à accélérer son programme de développement agronomique en Russie. Il avait débuté par la culture de plants au Nord du cercle polaire, dans la région d'Arkhangelsk située à l'Est de la Finlande. Les plants obtenus sont désormais multipliés dans trois zones différentes autour de Moscou. « Nous y multiplions les variétés traditionnelles comme Innovator ainsi que des variétés destinées à la production de chips… à l'exception des variétés blanches comme la Russet Burbank interdites par les autorités russes », explique Jean Bernou. McCain a un accord avec PepsiCo pour la fourniture des variétés spécifiques et pour habituer les producteurs locaux à leur culture. McCain débute une production à grande échelle (plus de 300 hectares) dans la région de Lipetsk (Sud-Est de Moscou) ainsi qu'à Briansk (une ville située entre Kiev et Moscou). L'emplacement de la future usine y est déjà choisi… Mais il est encore prématuré de parler de pose de la première pierre ! « Nous nous engagerons définitivement quand le marché russe dépassera les 80 000 t/an », confie Jean Bernou, assurant que le “board canadien” n'avait pas encore donné son feu vert. Le groupe semble en tout cas à l'abri de la crise européenne où il affiche une croissance globale de 7 %. Y cohabitent les marchés matures (Allemagne, France, Benelux...), les marchés méditerranéens (Grèce, Espagne, Italie) sur lesquels le groupe a été excessivement présent ainsi que les marchés émergents (Russie, Kazakhstan, Ousbekistan…). McCain croit également beaucoup au développement du marché turc. Ce pays de 75 millions d'habitants offre d'énormes possibilités. C'est un marché important où l'on peut envisager des partenariats, des acquisitions, voire une implantation à terme. « On peut tout envisager en Turquie », conclut-il.