Commerce équitable
Max Havelaar veut démocratiser l’achat équitable
Une étude réalisée par TNS WorldPanel conclut à la nécessité de recruter de nouveaux consommateurs et estime opportun de développer les produits à marque de distributeur.
A l’aube de ses vingt ans, l’association Max Havelaar France a commandé une étude à TNS WorldPanel, sur la notoriété et la vente des produits estampillés commerce équitable. Et il semble bien que la maturité soit proche pour cette marque hautement reconnue par le consommateur. « 2008, sera une année importante pour nous, expliquait Joaquin Muñoz, directeur de l’association, lors de la présentation de l’étude à Paris la semaine dernière. Et pour nos vingt ans, nous voulons que le commerce équitable devienne un acte d’achat quotidien. »
Selon les résultats de TNS WorldPanel, près d’un Français sur quatre achète des produits issus du commerce équitable avec un budget moyen annuel de 16 € et ce quel que soit le revenu du foyer. Il est donc nécessaire de recruter de nouveaux consommateurs mais aussi de faire évoluer le panier moyen. Pour ce faire, Isabelle Kaiffer de TNS WorldPanel soulignait qu’il serait opportun de développer les produits à marque de distributeur. « L’évolution des marques MDD équitables est faible et avoisine les 16 % des dépenses du marché équitable contre 22 % sur l’ensemble du marché. Il faut aussi développer la fréquence d’achat en augmentant la circulation entre les différents produits et poursuivre le recrutement d’acheteurs, notamment auprès de foyers modestes par le biais de mécanismes promotionnels. » Certains distributeurs l’ont bien compris tel Carrefour et ses produits Agir Solidaire ou encore Casino qui augmentera sa gamme MDD-Max Havelaar de vingt produits supplémentaires d’ici fin 2007. Le groupement des Mousquetaires a, lui aussi, pris le parti de l’équitable et accompagnera un projet de plantation de manguiers au Burkina Faso. Mais c’est à Monoprix que revient la palme : l’enseigne compte en effet le plus d’acheteurs de produits équitables (14 % de sa clientèle). Reste un risque de frein à l’achat : la hausse future des prix des produits alimentaires…
Quant au dossier norme et certification, le flou est de rigueur : « Nous n’avons pour l’instant aucun contact avec le ministère en raison de l’importance du Grenelle de l’environnement. Nous n’avons pour l’heure aucune garantie qu’en 2008, la Commission nationale du commerce équitable et la norme soient effectives », soulignait Joaquin Muñoz.