Maraîchage : la bataille de la compétitivité
Pour la 86e fois, les maraîchers nantais se sont réunis en assemblée générale. Très animé, le compte rendu des 500 ans du maraîchage a été l'occasion de décliner l'activité du syndicat.
Que retiendra-t-on de la 86e assemblée générale de la Fédération des Maraîchers Nantais ? L'élection de la première administratrice au sein du conseil d'administration ? Le film et les comptes rendus très positifs des 500 ans du maraîchage nantais organisé en août ? Les altercations avec Pierre Papadopoulos, directeur adjoint de la DTTM (1) au sujet de l'évaluation du projet de la directive nitrate, une mesure antidémocratique pour le président Philippe Retière ? Ou encore la décision de créer une maison des maraîchers nantais avec une plate-forme expérimentale pour accélérer le transfert des connaissances ? Sans doute un peu tout à la fois. Comme chaque année, les maraîchers distribuent les bons et les mauvais points. Du côté des bons points, l'énergie. En 2013, treize nouvelles cogénérations supplémentaires ont été installées, ce qui porte la production d'électricité à 72 Mégawatt. Pour la première fois, les maraîchers se sont regroupés pour acheter le gaz, pour un montant de 20 M€. Autre succès, la collaboration avec la maison de l'emploi. Pour favoriser le recrutement, une cartographie de tous les métiers a été instaurée, relevant 553 expériences pour trente-trois métiers. Du côté des mauvais points, Philippe Retière a rappelé la baisse des taxes de 4 % d'une part et la hausse de 15 % d'autre part, la diminution des aides à l'investissement avec la nouvelle formule des appels à projets et la complexité des procédures administratives pour construire des serres. Selon les cas, la durée d'étude des appels à projets a varié de trois mois à deux ans ! En phyto, les maraîchers déplorent plusieurs refus à leur demande de dérogations comme celui de l'herbicide metobromuron pour la mâche. Dans le même temps, les Allemands obtenaient gain de cause. Les discussions pour le biocide métam-sodium pour lequel il n'existe aucune alternative en désinfection du sol en mâche n'aboutissent pas. Et une nouvelle demande de dérogation pour l'insecticide téflutrine a été déposé après le refus en 2013. Les Nantais mobilisent les autres régions sur le sujet.
(1) Direction départementaliste des Territoires et de la Mer de Loire-Atlantique.
La Fédération des Maraîchers Nantais a estimé à 2 M€ l'impact de cette taxe si elle était appliquée. Philippe Retière, le président, a logiquement exprimé son refus pour son application future en sachant que l'activité maraîchère de ses adhérents représente 250 M€. Selon le calcul de la Fédération des Maraîchers Nantais, les maraîchers dépensent 40 M€ supplémentaires, notamment en main-d'œuvre et énergie face à leurs concurrents européens.