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Fruit Attraction 2021
Madrid lance le retour des salons et le début de la campagne automne-hiver

Pommes, emballages, alimentation healthy, BioFruit Congrès … Telles étaient les grosses tendances de cette édition. Mais Madrid a surtout été l’occasion pour les opérateurs de se retrouver, enfin, en vrai. Petite salade de fruits de ces nouvelles fraîches par FLD.

Premier grand salon depuis le Covid et les confinements, le salon madrilène était particulièrement attendu de la filière. Organisée par Ifema et Fepex, cette 13e édition, du 5 au 7 octobre, a rassemblé 1 300 entreprises participantes de 43 pays sur 40 500 m2 d’exposition sur 8 halls (pavillons de 3 à 10). Le visitorat serait stable par rapport à la dernière édition, 65 000 professionnels de 108 pays.

Fruit Attraction : un retour attendu sous le soleil

Peut-être un peu moins d’exposants -ou bien des stands plus petits ?- mais des professionnels ravis de se revoir et des contacts et rendez-vous qualifiés à droite et à gauche de grande qualité. Fruit Attraction a rempli son objectif. Comme chaque année, la pomme était le produit phare, en particulier chez les Français et les Italiens, principales présences étrangères. Les professionnels asiatiques semblaient en retrait cette année. La banane était omniprésente chez les Sud-américains, dont la présence a bondi de 31 %. Tomate, pomme de terre et agrumes étaient bien sûr très présents chez les Européens. Grande tendance de cette édition : la montée en puissance des fruits à coque et des légumineuses, en version transformée : chips, sachets snacking, boissons végétales… étaient à repérer à droite et à gauche et Fruit Attraction avait mis en place cette année le Nuts Hub.

La flambée des cours des intrants, du transport, des matériaux a été au cœur des discussions, mais aussi pour les Français la loi Agec dont le décret d’application tardait à paraître. Et la grande question : quid de l’après-Covid ? Fruit Attraction 2022 aura lieu du 4 au 6 octobre 2022.

 

Une présence française certaine

La France était la première présence étrangère exposante à Madrid. Business France a embarqué 110 entreprises sur 1 900 m2, sur plus de la moitié du pavillon 4 (situé stratégiquement à l’entrée sud de la Feria de Madrid), des chiffres que Business France qualifie de « stables » par rapport à il y a deux ans. « Nous n’avons eu aucune annulation malgré le contexte et la possibilité que nous avions laissée aux entreprises d’annuler jusqu’à deux mois avant. » La plupart exposait sous pavillon commun, qu’ils soient régionaux, ou Interfel, ou encore Demain la Terre. On retrouve les habitués de Madrid -80 % des exposants Français- mais aussi quelques nouveaux : La Nouvelle-Aquitaine pour la première fois regroupée sous un même pavillon, Necta Pêches avec Add’Oc (région Occitanie), Ydéal, Univert… Le Gros Bio était la seule entreprise sous pavillon Business France à exposer dans le hall bio (pavillon 8).

 

Taste France fait ses premières armes en vrai

Surtout, le pavillon français étaient parés de la charte graphique de la nouvelle marque Taste France. Business France a pu afficher pour la première fois cette marque sur un salon européen. Lancée l’année dernière en septembre avec trois interprofessions (Interfel, CNIPT et le Cifog pour le foie gras) pour l’Espagne et le Portugal, la marque de promotion des produits français s’y axe sur les futurs chefs et a donc organisé jusque là des masterclass en ligne, des animations sur les réseaux sociaux, des concours de cuisine. La version espagnole de Taste France Magazine a été lancée il y a deux semaines. Dans cette continuité, Business France a fait venir le chef espagnol Fran Vicente (ancien Top Chef notamment) pour des animations culinaires sur le stand le long des trois jours.

 

Madrid, une attraction pour la pomme

La pomme était omniprésente dans les allées et sur les stands, surtout chez les Français et les Italiens, les deux principales nationalités étrangères exposantes. Début de campagne, nouvelles variétés, emballages… étaient au programme.

Madrid, une attraction pour la pomme. Avec les actualités de : Limdor & Castang; Rubis Gold; Kissabel; VOG; Perlime Meylim; Pink Lady; la pomme rouge brésilienne de Rivoira et IFO; Vergers de la Blottière.

 

Légumineuses, fruits à coque, jus de légumes… La filière innove dans l’alimentation healthy… et gouteuse

Du pavillon français aux entreprises sud-américaines, on retrouvait sur le salon de nombreuses innovations et nouvelles entreprises spécialisées dans les produits santé mais aussi qualitatifs d’un point de vue gustatif. Légumineuses, fruits à coque, légumes… En frais mais surtout en transformés, ils revendiquent leur place dans cette tendance forte alimentaire.

 

Ça bouge dans les fruits rouges !

Un secteur qui est apparu dynamique sur le salon madrilène : les fruits rouges. Rachat, nouvelles marques, innovations…

A Madrid, ça bouge dans les fruits rouges avec les actualités de Fruits Rouges du Périgord qui lance sa première marque propre ; France Food qui devient producteur Made in France ; Lymouna Matysha qui se lance dans les fruits rouges avec Touty Berry; et BelOrta qui réduit son coût carbone par ses emballages fruits rouges.

 

Sur le top départ 2021, à Madrid le kiwi se voit vert jaune rouge

 

Oscar made in España

A Fruit Attraction, Primland exposait sous la signature “We are growers”. Et a annoncé les premières récoltes de ses kiwis produits en Espagne. En effet, l’Espagne est un des plus gros consommateurs de kiwis (3 kg/an/habitant), à la fois en jaune et en vert. Les ventes y progressent de 8 % en moyenne par an. Mais la production (en Asturies et Galice surtout) y est insuffisante, alors que les Espagnols sont demandeurs de l’origine nationale. Dans l’optique de répondre à la demande espagnole et de rapprocher les zones de production des zones de consommation, Primland a planté 15 ha de vergers en Asturies en 2016 : 10 ha en jaune, 4 ha en Hayward et 1 ha de Nergi. Les premiers volumes arrivent. Malgré le gel de cet hiver, Primland s’attend à des volumes intéressants (300 t en jaune, 100 t en vert). Ils seront commercialisés en Espagne sous la marque Oscar Hispania. C’est la première fois que Oscar va revendiquer sa production nationale pour le marché domestique.

 

Bio, HVE et ZRP : en France… mais pas que

Bio, ZRP et autres agricultures de 3e voies étaient comme chaque année et de plus en plus, très bien représentées. Pavillon bio en hall 8, Demain la Terre qui a embarqué ses entreprises sous un même pavillon dans le hall France… Fanny Nature et Rio Tinto ont lancé la première certification agroécologique en agrumes.

 

La filière, pas emballée par la loi Agec mais volontaire

En attente du décret d’application de la loi Agec, la question des emballages et du coût des matériaux étaient au cœur des discussions.

Les entreprises innovent et investissent depuis quelques années en prévision et exposaient leurs nouveautés sur le salon madrilène.

 

Fruidor Terroirs : emballages et diversification des bassins au programme

Chez Fruidor Terroirs, le gros dossier est bien sûr celui des emballages. Le groupe a réalisé des essais de barquettes carton et de sachets papier. « Pour certaines espèces on n’a pas les solutions, regrette Stéphane Hoffman, directeur commercial Fruidor Terroirs. Et pour les gammes bio et ZRP c’est encore plus compliqué : une solution serait d’augmenter les grammages pour ne plus être dans le spectre de l’interdiction mais qui dit hausse du poids dit hausse du prix, ce qui peut être rebutant pour le consommateur. »

Fruidor Terroirs continue sa stratégie multi-bassins avec une diversification des bassins. Les carottes et les tomates en barquettes sont désormais disponibles origine Nord. La patate douce en conventionnelle et en bio se développe dans le Sud-Ouest. D’autres évolutions sont attendues. « Le côté local est très important, nous voulons rapprocher la production et les stations et avoir une couverture nationale. »

 

Savéol : extension des gammes emballages carton, du bio et de la marque grossiste Jardins des Embruns

Savéol a exposé à Madrid l’agrandissement de sa gamme 100 % carton lancée l’année dernière pour la cœur-de-pigeon et la cerise en 250 g, la méli-mélo en 350 g, et la fraise Label Rouge. Désormais la cocktail 500 g et la Romanella sont proposées aussi dans cette gamme d’emballage plus durable. « Nous sommes contents des lancements, avec un bon retour des consommateurs et des chefs de rayon, avec un objectif réussi de ne pas cacher le produit, de l’aérer », explique Marie Delalande, chef de produits. Savéol continue ses réflexions sur les emballages.

En parallèle, la gamme bio va s’étoffer - la marque donne rendez-vous à Berlin pour plus de détails- avec déjà cette année le lancement de l’aubergine tigrée et l’aubergine noire.

Enfin, la marque Jardins des Embruns, dédiée aux grossistes, fête sa deuxième année. De trois produits, elle passe à quatre : la collection gourmande en 3,5 kg ; la cerise grappe Delicia en 3 kg, la grappe gustative en 5 kg et la grappe en 10 kg. « Nous dressons un bilan positif avec des clients grossistes qui nous suivent et qui basculent sur uniquement cette marque. Ils aiment l’exclusivité, cette marque leur étant propre, et le côté qualitatif : à façon, la fraîcheur, le gustatif. Nous sommes présents à Rungis, Lille, Lyon… La marque est connue et appréciée et est amenée à s’étendre. » Pour la saison 2022, Savéol proposera ainsi la Rivière de perles, une cagette 3 kg de grappes de trois couleurs : rouge (variété Delicia), jaune et noir (de nouvelles variétés venant de la serre expérimentale de Savéol et qui n’ont pas encore de noms commerciaux).

 

Prince de Bretagne prépare la saison automne-hiver

Après le Sirah, premier salon depuis le Covid, Prince de Bretagne a exposé à Fruit Attraction, une vitrine et un lieu intéressant vis-à-vis de l’export. « Nos expéditeurs en avaient besoin », confie Laura Vila, chef de produits Marketing et commerce. La grosse actualité était bien sûr la loi Agec et la marque exposait ses emballages 100 % carton qui concernent désormais toutes les barquettes de tomates, Saveurs d’Antan en 750 g et les cerises allongés en 250 g. Le Shaker de tomate, également en carton, a affiché le NutriScore « pour tester la pertinence ». La saison automne-hiver commence, avec des actions de communication prévue, dès novembre avec le chou-fleur qui reste le produit phare de la marque bretonne : pub TV et réseaux sociaux, affichages 4x3 dans les métros de Paris, Rennes et Nantes, des animations magasins multi-produits (en particulier potimarron, champignons et shitaké, chou-fleur coloré, mini-légumes, légumes anciens).

 

BelOrta réduit son coût carbone par ses emballages

Le belge BelOrta vient de sortir un nouvel emballage en carton 100 % home compostable et d’aspect très qualitatif pour sa gamme de légumes snacking (mini concombre, tomate cerise et mini poivron). Cette année représente un test, et cet emballage sera déployé sur d’autres produits l’année prochaine. « Les retailers demandent de moins en moins de plastique sur les emballages. Nous avons commencé par le snacking car c’est le segment qui en contient le plus », nous explique le veiling belge. Autre innovation 2021 dans les emballages : les barquettes 100 % PET recyclées (r-PET) et recyclables pour les fraises, finaliste et exposé dans l’Innovation Hub de Fruit Attraction. Pour BelOrta, BelOrta, remplacer le PET par du r-PET signifie une réduction de 450 t de CO2 annuelles.

 

Ydeal s’agrandit en 2022

Exposant à Madrid pour la première fois du fait de sa jeunesse, l’entreprise Ydeal, créée en janvier 2020, peut se targuer d’une belle croissance : 9 producteurs, 50 M€ de chiffre d’affaires la première année, 60 M€ estimés pour 2021. « Et nous visons les 70 M€ pour 2022, rien que par la hausse mécanique que génèrera les nouvelles arrivées », précise Anne-Lise Billant, directrice générale et commerciale. En effet, en 2022, 3 nouveaux producteurs rejoignent le groupement. Un producteur nantais sur 8 ha de serres permettra d’apporter pour les saisons estivales 5 000 t de concombres à Ydeal (1 200 t actuellement), permettant ainsi à l’entreprise de se consolider sur ce produit « un peu en retrait face à la représentativité de notre image de légumes nantais, très bien représentée par ailleurs en tomates et légumes de plein champs », souligne Anne-Lise Billant. Ce même producteur par ailleurs bascule l’hiver en tomate grappe, ce qui « fera d’Ydeal un acteur majeur sur ce créneau ». Un autre producteur nantais arrivant en 2022 permettra de compléter l’offre d’Ydeal en poireau primeur et en jeunes pousses et mâche et de sécuriser les volumes en hiver (cultures sous grand abris plastique). Enfin, le projet de la Serre de la Salamandre, porté par 3 producteurs d’Ydeal dans le cadre du projet régional plus vaste Alter, se poursuit à Lasse, dans le Maine-et-Loire : 3 ha de serres verre chauffées par l’énergie dégagée par l'unité de valorisation énergétique de Lasse. Ce projet permettrait, outre l’aspect environnemental, une relance économique du bassin par les emplois induits. Les premières productions des serres, tomates de tous type, seraient disponibles dès le printemps 2022. Trois marques sont commercialisées par Ydeal : Le Potager de Jade, Jouno et MyGoo. La GMS (principalement sous marque propre Le Potager de Jade) est le principal débouché.

 

F&B, nouvel opérateur dans la banane en jaune

La banane de Guadeloupe et de Martinique retrouve presque ses niveaux

La banane a subi une baisse des cours importante cet été avec un afflux important de volumes des Antilles, explique Damien Daubenton, directeur opérationnel UGPBAN. « La sécheresse de l’année dernière a décalé le cycle. En parallèle, le marché spot était assez faible et la Colombie aussi a été décalée dans son pic de production. » Avec la rentrée, l’UGPBAN a repris ses positions sur quasiment l’ensemble de ses réseaux RHD, sans avoir encore retrouvé les niveaux d’avant-Covid. La production de Guadeloupe et de Martinique observe « un très bon niveau », « qualitatif » avec peu de perturbations météorologiques et un mois de septembre encore sec aux Antilles. Le volume estimé est de 215 000 t pour cette année, dont 15% de Banane Française, sous les trois segments LBF. « La banane enfant reste une niche mais elle ne fonctionne pas mal », glisse Audrey Ktourza, chef de groupe marketing UGPBAN. La banane bio Cavendish est désormais présente sur les deux îles, avec un développement important en Guadeloupe. Elle représente 1 500 t commercialisées chez les grossistes et des enseignes généralistes mais elle reste une culture très dure techniquement. Une dizaine de producteurs sont en conversion. Côté HVE, la certification est en développement et concerne déjà 8 exploitations.

 

Univert : un anniversaire et un engagement à fêter sur Natexpo

Cette année, la coopérative Univert basée à Saint-Gilles dans le Gard (15 000 t de fruits et légumes) fête ses 60 ans tandis que la société commerciale célèbre elle ses 30 ans. Le directeur Nordine Arfaoui donne ainsi rendez-vous sur le salon Natexpo (24-26 octobre à Paris) pour célébrer ces anniversaires, mais aussi pour marquer son engagement dans Bio Equitable en France (une signature officielle de filière avec Biocoop est prévue), ainsi que le passage de Monoprix dans la marque Bio Origine. Une nouvelle gamme (jus de fruits) serait aussi en lancement. A Madrid, Univert vise le relationnel, tant vers ses clients français que export, « après cette longue période que l’on a vécu ». C’est la première fois que le groupe expose à Fruit Attraction.

« La campagne printemps-été se termine, ça a été une bonne campagne, et la saison automne-hiver débute avec de nouvelles références, se réjouit Nordine Arfaoui. Les producteurs ont su se diversifier avec une relocalisation en légumes : choux, pommes de terre, carottes et poireaux de Camargue, on a fait rentrer l’oignon des Cévennes… En fruits, des exotiques, des agrumes, de l’avocat, avec beaucoup de plantations en Corse. »

 

Le Melon du Haut-Poitou a souffert cet été

Sur leur stand à Fruit Attraction (« un salon vitrine ») pour présenter « le premier melon certifié en France », les producteurs ont déploré une saison compliquée. Le printemps a été pluvieux et froid, et les volumes de juillet ont ainsi accusé une baisse de -40 à -50 % qu’un mois d’août normal n’a pas pu compenser. « A la fois en sortie melonnière et en consommation, la saison a été très irrégulière en raison du climat », résument-ils. La météo de septembre a été plus propice aux ventes de melon. La saison est sur la fin, le bilan devrait afficher une division par deux des volumes par rapport à une année normale. L’IGP Haut-Poitou a démarré plus tard en commercialisation « mais s’est mieux passée, avec une présence tout le mois de septembre en qualité ». Une belle évolution a été franchie l’année dernière avec l’arrivée de Soldive et le melon du Haut-Poitou représente désormais 1 750 ha (1 100 ha en 2020) en 2021 avec 13 producteurs-expéditeurs sous l’IGP.

 

Don Quichotte à Madrid

Le stand de Top Alliance et de la coopérative Alinéa a encore présenté une magnifique structure en ail : Don Quichotte et son moulin (inspiré du roman de Miguel de Cervantès) pour ce Fruit Attraction 2021. Cette œuvre d’art a été conçue et fabriquée en collaboration avec l’Esat de Braconnac (Tarn), association au service de la personne en situation de handicap, partenaire de Top Alliance depuis 17 ans.

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