Olea & Co
L'Uruguay rejoint le COI
Avec une superficie oléicole devant atteindre 11 500 ha à l'horizon 2015, l'Uruguay renouvelle ses oliveraies.
Le 30 juillet, l'Uruguay, suite à une demande gouvernementale et à l'agrément ministère des Affaires étrangères de l'Espagne, dépositaire officiel de l'Accord international sur l'huile d'olive et les olives de table, est devenu membre du Conseil oléicole international (COI). Il a rejoint la communauté composée de l'Albanie, l'Algérie, l'Argentine, la Croatie (membre du COI depuis juillet), l'Egypte, l'Iran, l'Iraq, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, le Monténégro, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et l'Union européenne.
Une production oléicole uruguayenne en pleine expansion
Au cours des dix dernières années, la superficie cultivée est passée de 500 ha en 2002 à 9 000 ha en 2012, dont la grande majorité (92 %) dépend des eaux pluviales, ce qui pourrait être un facteur limitant. 55 % des vergers ont entre cinq et quinze ans, et 45 % ont moins de cinq ans. La superficie oléicole devrait atteindre 11 500 ha en 2015, forte d'antécédents culturaux qui confèrent au pays un fort potentiel de développement. Au regard des potentialités existantes, le pays est en mesure d'accroître la production dans toutes les régions, l'Uruguay étant situé à une latitude similaire à celle du bassin méditerranéen. Pour l'heure, les oliveraies sont situées dans trois bassins, le principal étant le Sud-Est du pays, mais aussi au Sud-Ouest, ces deux zones entourant Montévidéo, et au Nord-Ouest, proche de l'Argentine. Des vergers de différentes tailles coexistent dans ces régions, mais la taille prédominante des oliveraies est comprise entre 10 et 100 ha.
La variété la plus plantée est la Coratine, originaire d'Italie, destinée à la fabrication d'huile. Suivent l'Arbequina (Espagne/huile), la Picual (Espagne/ huile), la Leccino (Italie/ huiles et olives de table), la Frantoio (Italie/huile) la Barena (Israël/huile et olives de table).
Actuellement, il existe environ vingt huileries qui traitent leur propre récolte – tous les moulins et les usines d'embouteillage en Uruguay ont leurs propres vergers – ainsi que des olives livrées par d'autres exploitants. La production d'huile d'olive est encore faible avec une estimation de 800 t pour l'année 2013-2014. Elle devrait croître en volume une fois que la majorité des jeunes vergers entrera en production. Cela permettra à l'Uruguay de construire ses circuits d'exportation. Ceux-ci ont plutôt été limités jusqu'à présent à cause du faible niveau de production dont une grande partie est destinée au marché intérieur, qui a connu une croissance régulière au cours des dernières années avec un taux de consommation de 1-2 kg d'huile/habitant. Toutefois, le marché intérieur n'est pas assez grand pour faire face à la production générée par les superficies plantées, ce qui explique pourquoi les exportations sont le but généralisé du secteur. Les premières expériences ont porté principalement sur l'exportation vers le Brésil et l'Amérique centrale, les Etats-Unis, le Canada et le Japon.
Promouvoir la qualité de l'huile
Les efforts des producteurs et les politiques gouvernementales se centrent sur la production oléicole de qualité. L'Uruguay a participé à de nombreuses compétitions internationales où il a promu l'huile d'olive uruguayenne et gagné une reconnaissance pour la qualité de son produit. La filière oléicole uruguayenne produit de l'huile d'olive extra-vierge, vierge, de l'huile d'olive raffinée et de l'huile de grignons. Un certain nombre de sociétés envisagent de se lancer dans la production d'olives de table, mais pour le moment la production est très faible.
L'Asociación Olivícola Uruguaya (Asolur, Association d'oléiculture uruguayenne) représente 85 % de la production nationale et englobe toutes les branches de la filière nationale. L'Asolur a été fondée en 2004 pour répondre au développement de la filière constatée depuis 2003. C'est un organisme à but non lucratif qui apporte aux intervenants de la filière (producteurs, pépinières, moulins, techniciens, fournisseurs) des éléments techniques et économiques dans le but d'assurer un développement durable de l'oléiculture uruguayenne. Sa création résulte de la nécessité de partager expériences et connaissances dans un domaine qui, même s'il existe déjà depuis un moment en Uruguay, a innové en ce qui concerne les concepts modernes de plantation, un secteur que l'Asolur veut encore perfectionner.