L’union fait la force

Se rassembler, s’unir en un grand Cluster, c’est ce qu’ont décidé de mettre en musique, et maintenant en lumière, cinq pôles de compétitivité dédiés aux filières végétales, dont un sur les céréales. Quelques jours après leur premier meeting à Paris, nous les avons interrogés sur le sens d’un tel consortium dédié à la recherche végétale entre public et privé. « Le monde est vaste, seuls nous ne pourrions le conquérir », martèle l’animateur du Plant InterCluster, Gino Boismorin. C’est un peu le mot d’ordre en ce moment dans l’ensemble de la filière fruits et légumes, s’unir, s’organiser pour être plus solide sur le marché et pouvoir revendiquer son droit à la parole dans les négociations commerciales et donc son droit au rayon. A l’heure où nous bouclons ces pages, les temps sont durs, crise de plus de dix jours pour les pêches-nectarines et nombreux sont ceux qui voient déjà poindre un été des plus difficiles en raison de récoltes avancées de quinze jours à trois semaines de toute part. Déjà les premières poires sont annoncées, les premières pommes aussi, alors même que dans la majorité des têtes des consommateurs ces fruits sont synonymes de rentrée scolaire, et qu’ils commencent tout juste à goûter les premières saveurs fruitières estivales. Comme à l’accoutumée, juillet est le mois des alliacées et cette fois-ci nous avons fait la part belle à l’échalote. Les producteurs d’Anjou et de Bretagne, unis autour de l’échalote traditionnelle, relancent ainsi la controverse contre l’échalote de semis. On se souvient encore du conflit qui s’était achevé à la Cour européenne de justice dans une impasse il y a de cela six ans. Juillet c’est aussi le mois des fruits à noyau. L’abricot des Baronnies joue cette année l’union en rassemblant autour de lui plusieurs producteurs sous une même bannière, les volumes sont encore faibles, une centaine de tonnes, mais le potentiel serait là. A ses côtés, la Nectavigne, fruit d’une commercialisation de près de dix ans, joue elle aussi l’union tant au stade production que commercialisation. Sous forme de clubs, d’associations de producteurs, d’interprofessions, de clusters, toutes les formes de rassemblement sont bonnes pour garder espoir et fonder les piliers du commerce de demain. Alors oui l’union fait la force ! Deux fois oui ! A condition que tout le monde mette carte sur table.