Pays tiers
L'Union européenne renforce ses barrières phytosanitaires sur les fruits d'importation
Les mangues indiennes Alphonso, très prisées, sont depuis le 1er mai soumises à un embargo de l'UE. D'autres végétaux sont aussi concernés. Cette décision fait suite à la détection de divers organismes nuisibles (sur 207 cargaisons en 2013) (cf. fld hebdo du 26 mars 2014). L'UE décidera fin 2014, sur la base des progrès réalisés et suite à la mission de contrôle du Service vétérinaire européen en Inde, si elle lève ou non l'embargo. Selon Bruxelles, la mangue et les autres légumes concernés représentent 5 % du total des f&l indiens importés par l'UE. L'Agence de promotion des exportations indiennes a critiqué cette mesure, qu'elle juge injustifiée et l'Inde a menacé l'UE de porter l'affaire devant l'OMC. Côté Afrique du Sud, la Commission européenne doit décider si elle entend poursuivre ou non l'interdiction d'importer les agrumes sud-africains touchés par la maladie de la tache noire (cf. fld hebdo du 4 décembre 2013 et du 12 mars 2014). Cette maladie est provoquée par un champignon qui représente un risque pour les vergers européens selon l'Efsa. Fin avril l'UE a proposé l'abandon de l'interdiction d'importer des agrumes sud-africains en contrepartie de “mesures plus contraignantes” que celles en vigueur actuellement. Le ministère de l'Agriculture sud-africain a déclaré le 2 mai un renforcement des mesures pour se conformer aux exigences de l'UE, notamment sur le système de gestion des risques de cette maladie (mis en place en 2004) et une collaboration poussée avec les autorités européennes. La DG-Sanco prendra sa décision fin mai. Très mobilisé sur ce dossier, le Copa-Cogeca a appelé l'UE à « être prête à réimposer un embargo si de nouvelles cargaisons contaminées étaient repérées ». L'Europe multiplie les précautions phytosanitaires et, selon l'organisme de promotion des poires américaines Pear Bureau Northwest, l'évolution de la réglementation européenne pourrait réduire à zéro leurs envois de poires, en raison de la LMR temporaire de 0,1 mg/kg en pommes et poires pour la diphénylamine, un seuil très bas pour les producteurs américains. L'année dernière les envois sont tombés à 69 000 colis (- 27 %) et les Etats-Unis visent à présent d'autres marchés, Amérique latine et Asie en premier lieu.