Concurrence déloyale
L'UNFD monte au créneau contre les bradeurs espagnols de fruits et légumes
Avec la Coordination Rurale, le syndicat de détaillants en fruits, légumes et primeurs veut stopper les vendeurs transpyrénéens, actifs illégalement sur les marchés de la région.
La tension monte aux frontières et pas seulement du côté de Calais ou de Vintimille. l'Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD) a été alertée par ses adhérents de Midi-Pyrénées sur la recrudescence de vendeurs de fruits espagnols traversant la frontière pour investir marchés et bords de route. Qualifiés de “douteux”, ils écouleraient leur marchandise, en toute illégalité, à des prix particulièrement bas, entre 0,50 et 1,50 € le kilo selon la Coordination Rurale qui est associée à l'UNFD sur ce dossier. « Ces prix n'ont rien à voir avec la réalité du marché français et ces vendeurs mettent à mal des commerçants présents légalement toute l'année et l'image des marchés en général, précise Mihaela Streanga, juriste à l'UNFD, spécialement avec le début de la saison estivale qui est très importante pour l'activité des primeurs. »
« Ces prix n'ont rien à voir avec la réalité du marché français et ces vendeurs mettent à mal des commerçants présents légalement ».
Pour le syndicat, ces attitudes participent à la déstructuration de l'ensemble de la filière, des producteurs français jusqu'aux détaillants, en passant par les grossistes. « C'est également néfaste aux autres commerçants sédentaires et au dynamisme du centre-ville. Le maire a un droit de regard sur les marchés de sa ville et peut intervenir », note Mihaela Streanga. Face à la situation, l'UNFD réclame des contrôles approfondis sur le statut des vendeurs, l'origine de la marchandise et le paiement des charges fiscales et sociales. « Des contrôles avaient été menés l'an passé mais nous doutons qu'il y ait eu un quelconque suivi. Nous sommes pour la concurrence mais avec un peu de réglementation. » Plus largement, l'UNFD demande une révision des règlements de marché pour encadrer le nombre de vendeurs de fruits et légumes, qu'ils soient commerçants, producteurs ou itinérants. Il s'agit enfin de professionnaliser le secteur. UNFD et Coordination Rurale attendent des Pouvoirs publics « une réelle prise de position afin de protéger les entreprises et les emplois dans le pays ». Un dossier pour Martine Pinville, tout juste arrivée au secrétariat d'Etat au Commerce.