Marché phytosanitaire
L’UIPP confirme un contexte difficile avec un marché en chute de 20 % à fin mai
Malgré des prix de vente plus stables en 2009, le marché des produits phytos est en berne en ce premier semestre, en cause, un climat peu propice à la pression parasitaire.
Dans le cas des cultures spécialisées type arboriculture et viticulture, la situation économique est préoccupante alors que les agriculteurs raisonnent de plus en plus leurs interventions phytosanitaires. « Nous constatons une nette tendance à la baisse, avec un marché en chute de 20 % sur le premier semestre 2010 comparé à la même période de 2009. Cette situation est aussi liée à un climat particulier avec un printemps froid – donc peu sujet à maladies – et une pression des ravageurs faible. Nous ne pensons pas que cette situation s’améliorera cet été. Nous sommes actuellement sur une estimation 2010 de - 15 à - 20 % comparée à 2009 », a indiqué Jean-Charles Bocquet, le directeur général de l’UIPP (Union des industries phytopharmaceutiques), la semaine dernière lors d’une présentation des chiffres devant la presse. Par ailleurs l’UIPP souligne que la France a également subi l’impact de stocks chez les agriculteurs. Et cette régression du marché est vraiment particulière à la France, car même si l’Europe fait face à une baisse, celle-ci n’est pas aussi négative dans les autres pays limitrophes. Par ailleurs, les industriels phytosanitaires – par la voix de leur nouveau président, Jean-Pierre Princen, directeur général chez Dupont – précisent l’impact de la réforme de la directive européenne 91/414 : « En 1993, il existait 1 000 matières actives sur le marché. En 2010, on n’en dénombre plus que 350 dont 100 nouvelles, cela montre le filtre de cette directive et la transformation importante qu’a subie notre métier. » Enfin, sur la question des homologations, l’UIPP souligne : « il existe encore un goulet d’étranglement au niveau du ministère de l’Agriculture quant à l’évaluation des dossiers de demandes », souligne Jean-Charles Bocquet. Tout en rappelant qu’il faut aujourd’hui quinze mois pour obtenir gain de cause. Quant aux dérogations et extension d’homologation, « ce sont des dossiers prioritaires comparés aux nouvelles matières actives et sur ce sujet nous estimons qu’il est nécessaire que la Commission des usages orphelins perdure. » Tout en indiquant que la notion des interzones européennes était clairement intéressante dans le cas des fruits et légumes.