Nouveaux métiers
Ludovic Cauchard, apiculteur chez Bejo

La pollinisation est un des enjeux de la production de semences. Depuis des décennies, les semenciers laissent les bourdons, les mouches ou encore les abeilles exécuter une partie de ce travail qui, en début de sélection, est réservé généralement aux mains expertes des salariés. Les entreprises achètent les pollinisateurs ou sous-traitent la prestation à des apiculteurs. Bejo est l'un des rares semenciers à compter parmi ses salariés un apiculteur.
Du miel, Ludovic Cauchard en pro-duit très peu. Ce n'est pas le but. Embauché comme apiculteur chez Bejo en 2008, il gère aujourd'hui 1 200 ruches dont les abeilles iront polliniser, du mois d'avril au mois d'août sous abris, des choux, des chicorées, des poireaux, des oignons, des carottes, du fenouil, des radis, du panais… « Notre travail consiste à préparer la mise en place et le suivi des colonies pour la pollinisation de cultures porte-graines. Nous apportons un soin particulier à ces abeilles afin qu'elles soient au meilleur de leur forme quand elles sont introduites durant deux à quatre semaines dans les abris. Nous agissons ainsi très en amont pour viser une gestion des plus durable du cheptel. Nous évitons de les stresser et de les exposer aux risques de maladies comme le varoa. Le taux de mortalité de notre cheptel est ainsi bien inférieur à celui de la moyenne nationale. »
Les abeilles vont polliniser les choux, chicorées, poireaux, oignons, carottes... dans vingt-cinq sites différents.
Lignées d'abeilles plus résistantes aux maladies, souches peu agressives avec le personnel, ruche adaptée au contrôle du varroa, tous ces critères sont intégrés dans la gestion des colonies avec une attention particulière à leur environnement. Les ruches en attente de polliniser sont installées dans vingt-cinq sites différents du Maine-et-Loire, le plus souvent en accord avec les agriculteurs qui ont, eux aussi, besoin des pollinisateurs. Un espace de 3 ha est aménagé spécialement pour les abeilles avec des haies, des buissons, des arbustifs, de la jachère fleurie, fauchée au printemps en fonction des espèces que l'apiculteur souhaite privilégier.
Chaque ruche est contrôlée toutes les trois à quatre semaines. Et tous les lundis, Ludovic construit le planning des quinze jours à venir avec ses collègues de Bejo.