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Prix Fresh Export - Catégorie “Pommes de terre”
Lucas Lemaire, la boussole toujours fixée sur l'Espagne

Pionnier des exportations vers l'Espagne, Gérald Lemaire croit toujours à ce marché historique. Mais sans négliger les opportunités qui peuvent se dessiner à l'Est.

L'entreprise familiale impose parfois aux jeunes générations des trajectoires particulières. C'est le cas de la famille Lemaire dont la société, installée à Linselles dans le Nord de l'Hexagone depuis 2008, figure parmi les principaux négoces français de pommes de terre. Génération après génération, les Lemaire se sont taillé une place de choix en matière de négoce de pommes de terre, jusqu'à figurer dans le top 3 des négociants français de pommes de terre. C'était bien avant 1980, période à partir de laquelle le nombre d'opérateurs a explosé. C'est également le moment de l'émergence de la pomme de terre lavable, du développement de l'export (Algérie, Europe du Sud…) et de l'explosion des grandes et moyennes surfaces.

Discrètement, mais sans que leur notoriété bien assise ne déborde trop le cadre professionnel, les Lemaire ont fait prospérer leur entreprise fondée par Louis Lemaire, à l'image de ces nombreux patrons nordistes. A la sortie de la grande guerre, l'homme possédait une briqueterie à Marcq-en-Barœul qu'il orienta vers une activité de courtage de légumes. Il débute les premières expéditions de pommes de terre vers Cavaillon. Son fils Guy Lemaire puis son petit-fils Luc Lemaire poursuivront à tour de rôle cette activité de courtage dans les bureaux de Marcq-en-Barœul jusqu'en 1984, année où il transforme son activité de courtage en négoce.

C'est d'ailleurs cette année-là que Luc Lemaire, appuyé par la Chambre de commerce de Lille et trois autres négociants du Nord, crée le marché à terme qui restera fonctionnel jusqu'en 1996.

« On expédiait de la bintje en 25 et 50 kg par wagon dans toute la France », rappelle Gérald Lemaire, le fils de Luc. Comme dans de nombreux villages du Nord de la France. Agé de 32 ans, le représentant de la quatrième génération a succédé à son père à la tête de cette petite société de six salariés en 2010.

Tout est basé sur la confiance

Celle-ci s'est développée au rythme de la montée en puissance des courants export à destination de l'Espagne, du Portugal et de l'Italie. Mais sans jamais avoir créé de centre de conditionnement : mieux vaut travailler de gros volumes avec de faibles marges tout en diminuant au maximum les risques, notamment financiers.

Entre lui et le noyau dur de 300 producteurs répartis sur l'ensemble des bassins de production français, pas de contrat. Tout est basé sur la confiance et sur « des rapports d'amitié ».

Une confiance qui prévaut également avec ses principaux clients espagnols quand Luc Lemaire entame les premières exportations vers 1989 qui se pérenniseront durablement à partir de 1996. Lucas Lemaire entretient des liens solides avec les opérateurs espagnols : des centres de conditionnement achetant en big-bag des tubercules brossés aux marchés de gros encore très présents dans le pays.

L'entreprise Lucas Lemaire regarde vers l'Est

La baisse régulière des exportations françaises vers l'Espagne ne semble pas inquiéter Gérald Lemaire. Pour lui, dès la sortie de crise, les exportations devraient se ressaisir. Et Lucas Lemaire compte bien sur les liens de confiance tissés pendant plus de trente ans avec les opérateurs de l'Europe du Sud pour rebondir.

Cela n'empêche pas la PME de regarder vers de nouveaux marchés, tels l'Europe de l'Est, la Russie, voire même Israël. Pour Gérald Lemaire, la mise en place de courants continus semble encore difficile à mettre en place.

« L'Europe de l'Est est encore fortement dépendante des récoltes allemandes et polonaises, explique-t-il. Nous ne pouvons qu'entretenir des flux continus, mais marginaux, avec des pays comme la Roumanie ou la République Tchèque sur du lavé ou des petits filets. ». Ce qui n'empêche pas l'entreprise d'être en veille sur ces pays-là, sans pour autant entamer le capital confiance investi pendant plus de trente ans en Espagne et au Portugal.

Selon les années, Lucas Lemaire réalise de 15 à 20 millions d'euros de chiffre d'affaires pour un tonnage variant entre 75 000 à 100 000 tonnes par an. Avec six salariés, la PME réalise 95 % de son chiffre d'affaires à l'exportation.

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