Import
L'origine France s'attaque à l'import
L'origine France est partout, défendue bec et ongles par les producteurs en crise et les distributeurs en recherche d'une bonne image.
L'heure est au “made in France”. Dans les rayons, dans les assiettes, dans les débats. Les démarches des filières agricoles se multiplient, soutenues par le ministère de l'Agriculture, le médiateur des relations commerciales agricoles, les politiques. D'ailleurs Stéphane Le Foll ne jure que par le “made in France”. « Le “produit en France”, c'est à la fois une fierté pour nos agriculteurs et une garantie pour les consommateurs de produits de qualité et avec un niveau de performance environnementale, sanitaire et social que l'on nous envie à l'étranger ! », a-t-il déclaré en février.
Des signatures “origine France” à la mise en avant dans les rayons
Après la signature “Viandes de France” lancée en 2014 pour les éleveurs en crise puis le label “Fleurs de France” en début d'année pour soutenir une horticulture française dans la peine, les fruits et légumes s'y mettent aussi. Pour sa campagne 2015, l'ail français se pare d'une nouvelle identité en bleu-blanc-rouge (cf. fld hebdo du 12 août 2015). De là à imaginer une signature “Fruits et légumes de France”, il n'y a qu'un pas.
Les distributeurs mettent en avant ces signatures origine France. Promotions, communication, stop rayons, affiches..., la démarche n'est pas nouvelle. Car aujourd'hui plus que jamais, il est politiquement correct de s'afficher origine France. Quant au consommateur, selon les baromètres du CTIFL, il priorise lors de l'acte d'achat la fraîcheur et la qualité. Le paramètre “prix” arrive ensuite, suivi en quatrième position “seulement” par le nouvel item qu'est “l'origine locale”.
Et l'import dans tout ça ?
Dans ce contexte d'agriculture en crise, l'import (au sens large) est le premier à être montré du doigt. Le Modef propose même la tenue d'un calendrier d'importation pour contrôler l'entrée des produits en France et sur le marché de l'Union européenne (cf. fld hebdo du 26 août 2015). Car il s'agit, selon les détracteurs de l'import, de volumes qui viennent concurrencer les “produits français sains et de qualité”, à des prix “cassant le marché”. Il est grand temps à présent de laisser à l'import la possibilité de se défendre...
On parle d'introduction et d'expédition pour les échanges qui ont lieu au sein de l'Union européenne. Les termes “importation” et “exportation” devraient en théorie être réservés uniquement aux échanges entre un pays tiers et un pays de l'Union européenne…