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Assemblée générale de l'Afidol
L'oléiculture française manque de productivité

Le 14 juin, à Aix-en-Provence, s'est déroulée l'assemblée générale de l'Afidol. Compte rendu.

Le monde de l'olivier est un univers complexe qui pourrait se résumer en une phrase : “Beaucoup c'est trop, et peu ce n'est pas assez”. Beaucoup, ce sont les récoltes abondantes des années 2008 à 2010, à 6 200 t d'huile en moyenne, qui ont contraint les oléiculteurs à constituer des stocks. Le trop peu, ce sont les trois années suivantes, à 4 400 t, qui ont permis de nettoyer les stocks mais laissent les professionnels sans possibilité de rebondir pour alimenter les marchés.

« La question est simple, a indiqué Olivier Nasles, président de l'Afidol lors de son assemblée générale. Comment se fait-il, alors que nous avons planté plus de 5 000 ha d'oliviers en vingt ans, que la production française se traîne péniblement au-dessous de 5 000 t ? Nous avons juste oublié qu'il ne suffit pas de planter des arbres pour qu'ils produisent ! Pour moi, une chose est certaine. Depuis le même laps de temps, nous nous sommes endormis sur nos acquis techniques en matière de culture. Entre 1990 et 2000, de nombreuses études ont été menées sur la pollinisation, les amendements ou l'irrigation. Depuis 2000, à part les expérimentations menées à la Serfel, nous nous contentons de communiquer sur ces résultats anciens sans les remettre en cause ni les faire évoluer. A regarder les trois programmes “Olea”, il apparaît que la majorité de nos actions sont tournées vers les produits, au détriment de la production de matière première. » Olivier Nasles rêve « de doubler la production d'olives à l'hectare qui permettrait de diminuer de 30 % le prix de revient du litre d'huile. Sur les 50 000 ha recensés en France, la production moyenne est de 600 kg/ha d'olives. Imaginons que, demain, cette moyenne monte à 2 t, nous produirions alors 15 000 t d'huile avec une baisse du prix de revient de près de 50 %. » Certains oléiculteurs atteignent ce niveau et feront l'objet « d'une enquête positive ». A savoir l'analyse de leurs méthodes de culture, pour en discerner les points forts. La compilation des résultats viendra en complément des axes de travail proposés par l'Afidol : la conduite de l'arbre (« sortir du culte du verger piéton ? »), les amendements (« nos programmes de fertilisation ont été conçus il y a plus de quinze ans »), l'irrigation (« les travaux de la Serfel, nous ont démontré que nous étions loin d'être performants ») et les traitements phytos (« c'est peut-être là que nous nous sommes le moins endormis car les évolutions de la réglementation nous obligent à nous remettre en question »). La technique pour l'oléiculture… c'est le passé et plein d'avenir !

L'origine a un prix

Les syndicats locaux oléicoles, soutenus par l'Afidol, reprennent cet été, les opérations “origine”. Elles consistent à se rendre sur les marchés forains ou dans certains points de vente pour vérifier l'origine des huiles et débusquer les discours trompeurs de commerçants malveillants. Onze opérations sont programmées : cinq en Languedoc-Roussillon, trois en Rhône-Alpes et trois en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cette année, les vendeurs honnêtes recevront l'affichette “Les huiles d'olive que je vends sont françaises” qui doit rassurer les clients. Depuis le lancement de cette opération, l'Afidol s'est portée partie civile à l'encontre de neufs commerçants indélicats dont les dossiers ont été transmis aux Fraudes.

L'huile d'olive bio a le vent en poupe

Pour certains oléiculteurs, le développement du bio est un des facteurs qui ralentit la productivité de l'oléiculture française en raison du mode de production. Il est vrai pourtant que sa progression est exponentielle. Actuellement, 1 200 exploitations oléicoles se sont converties au bio, soit 12 % des 9 861 exploitations recensées comme oléicoles. La surface des vergers oléicoles bio s'élève à 4 129 ha, dont 1 927 ha en conversion, soit le quart des surfaces oléicoles. Néanmoins, cette progression semble se tasser. La région Paca détient 61 % des surfaces oléicoles bio cultivées par 53 % des exploitations bio.

Sur le plan commercial, les huiles d'olives bio représentent 8 % des parts de marché des huiles d'olive vendues en grande distribution. Le pourcentage s'élève même à 53 % dans les magasins bio, loin devant les huiles de colza et de tournesol. En grandes et moyennes surfaces, ce sont 5 370 t qui ont été vendues en 2013 provenant essentiellement de Tunisie et d'Espagne.

En corollaire à l'augmentation des ventes, une baisse des prix a été constatée. En 2008, l'huile d'olive bio était vendue à un prix moyen de 7,70 euros, mais n'est plus que de 6,10 euros actuellement. En 2013, l'huile bio a perdu 0,20 euro alors que l'huile conventionnelle a gagné 0,50 euro par litre.

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