Grand Ouest
L'oignon de Roscoff mise sur la conservation naturelle

Produit historique, l'oignon de Roscoff a misé sur la conservation naturelle. « Les anti-germinatifs sont interdits à tous les stades de la production », précise Claire Gouez, de la Chambre d'agriculture du Finistère. La conservation naturelle est facilitée par la bonne capacité de dormance de l'oignon de Roscoff. Mais les conditions de récolte sont essentielles. « Le soulevage doit se faire lors de la tombaison mais avant que les deux tiers des feuilles ne soient sèches. » Les oignons sèchent au sol de dix à quinze jours mais pas plus, pour préserver la présentation, la qualité sanitaire et la conservation. Ils sont ensuite ramassés manuellement ou mécaniquement. « Il y a encore beaucoup de ramassage manuel car l'oignon est fragile. Le ramassage mécanique est possible mais nécessite de bien régler la machine, sa vitesse d'avancement, avec des tapis qui limitent les chocs. » Après séchage, chaque oignon est ébarbé et/ou tressé manuellement. « Le tressage est aussi une façon d'améliorer la conservation en stoppant les échanges gazeux avec le germe », explique-t-elle. Les oignons sont ensuite stockés jusqu'en janvier-février en caisses palettes ou silos ventilés, à l'abri de la pluie, voire éventuellement en frigo. « Ce choix d'avoir une conservation naturelle fait de l'oignon de Roscoff un produit saisonnier : selon le cahier des charges, les dernières expéditions sont réalisées avant le 1er mai qui suit l'année de la récolte. La conservation naturelle est mise en avant sur les étiquettes et plaît aux consommateurs. »
Même si l'utilisation d'anti-germinatifs sur les oignons de garde constitue un confort pour la filière et pour les consommateurs, la réduction de l'utilisation de produits chimiques et donc d'anti-germinatifs est une attente croissante des consommateurs. Fin 2012, Système U a établi un partenariat pour trois ans avec la Coopérative BCO-SAS France Allium pour 1 200 t/an d'oignons jaunes vendus sous la marque U par Système U Ouest. Pour répondre aux attentes du distributeur, les producteurs se sont orientés vers une variété spécifique, résistante notamment au mildiou, ce qui a permis de réduire de 30 % l'utilisation de fongicides et de supprimer l'anti-germinatif classiquement utilisé.