Logistique : Sea Invest reprend Léon Vincent
Léon Vincent est en cours de rachat par Sea Invest. La complémentarité des activités va apporter une synergie intéressante entre le Sud et le Nord de l’Europe. Par Catherine Brunner
Le groupe Léon Vincent spécialisé dans le transit, le dédouanement, la manutention, le stockage et le transport (via sa filiale Transcosatal, premier transporteur français de fruits et légumes) est en cours de rachat par la société Sea Invest. Cette société belge installée dans les ports d’Anvers et Zeebruge et plusieurs ports français, a dégagé l’an dernier un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros.
“Le rachat n’est pas complètement effectif, explique Lionel Châtelet, directeur de l’agence de Marseille de Léon Vincent. Mais la complémentarité des activités peut apporter une synergie intéressante dans l’offre en fruits et légumes entre le Sud et le Nord de l’Europe. Elle peut aussi drainer des flux supplémentaires vers le port de Marseille, notamment en provenance d’Afrique du Sud.” Léon Vincent a déjà signé des conventions avec Israël, la Côte d’Ivoire et Madagascar pour la campagne de litchi.
Un nouvel entrepôt de 10 000 m2 à Fos-sur-Mer
Tout en cherchant à “capter de nouvelles origines au bord du bassin méditerranéen et en provenance d’Amérique du Sud”. Pour s’y préparer Léon Vincent a construit un nouvel entrepôt (15 ME) à Fos-sur-Mer : 10 000 m2 opérationnels depuis juin 2004, sous températures multiples, hors zone portuaire et sous douanes. “Nous souhaitions à la fois développer l’activité fruits et légumes et anticiper le déplacement des lignes maritimes vers Fos. Or, il s’avère que ce port n’est pas reconnu par l’administration française.”
Les difficultés surgissent au niveau des contrôles : contrôles phytosanitaires (SRPV), DGCCRF et douanes. “Hormis les douanes avec lesquelles nous avons mis en place une procédure de dédouanement à domicile, c’est un casse-tête sans fin, rajoute Lionel Châtelet. A Fos, les vérifications, sont organisées une demi-journée par semaine. Cette organisation nous amène souvent à procéder à ces contrôles à Cavaillon ou à Marseille. Ce qui constitue un frein à notre développement, une gêne pour mettre les produits en libre pratique et certains clients refusent pour cette raison de venir à Fos. En nous adossant à un groupe important, nous espérons nous faire entendre, notamment par le Port Autonome de Marseille qui avait pris des engagements. Nos moyens de réactions sont limités : le lobbying ou le coup d’éclat médiatique, mais dans tous les cas, des décisions devront être prises avant la fin de l’année.”