L'exemple des industriels
L'offre “prêt à l'emploi” vue par les industriels
Certaines entreprises proposent aussi des fruits et légumes découpés sur une gamme et une clientèle différente de la fraîche découpe.




La fraîche découpe se différencie de la IVe gamme industrielle (“prête à l'emploi”) où les produits sont généralement conservés par des additifs ou une atmosphère sous vide ou modifiée (gaz neutre enrichi en azote). Une certaine souplesse dans la gamme et le respect de la saisonnalité sont à noter. Ce n'est pas le même produit, ni le même marché, ni le même rayon. Les produits IVe gamme touchent les familles pressées et les amateurs de snacking et se déclinent selon les gammes, les techniques de conservation…
• La Compagnie Fruitière propose depuis huit ans son offre Cœur de Fruit, les barres ou cylindres d'ananas, à destination des GMS et des grossistes de la RHD, et des produits saisonniers comme la pastèque ou le melon, uniquement pour la GMS. Simpleemnt composés de fruits, sans conservateurs, ces produits sont obtenus suite à une technique unique de découpe au jet d'eau mise au point par le groupe et qui permet une DLC de 8 à 10 jours.
De gauche à droite : la salade de fruits (ananas, pastèque, melon) avec la fourchette intégrée de Bouquet Exotiques (Anecoop), le cylindre d'ananas Cœur de Fruit (Compagnie Fruitière) et la salade de fruits Rainbow de Fructofit (marque GMS de Fructofresh) permettent rapidité et facilité d'utilisation aux consommateurs.
« Mais cela implique une logistique et une rotation des volumes au niveau de la GMS, c'est encore problème mais c'est en train de se développer », explique Paul Bouzon, directeur marketing de la Compagnie Fruitière. Consommés en snacking ou pour la consommation familiale, ces produits se trouvent au rayon IVe gamme. En 2012, la gamme Cœur de Fruit a écoulé 600 000 cylindres et 3 millions de barres d'ananas, 150 000 tranches de pastèque et 50 000 tranches de melon.
• Anecoop France propose des fruits coupés sans additif et conditionnés sous atmosphère contrôlée (cf. fld hebdo du 25 septembre 2013). « Nous proposons des salades de fruits à la marque Bouquet Exotiques avec des Clemensoon, grenade, kiwi…, explique Jean-Luc Anglès, directeur commercial de Anecoop France. Nous sommes avant tout des producteurs donc notre objectif est de transformer et de vendre ce qu'on produit, en prenant en compte la saisonnalité des produits et notre savoir-faire. » Travaillant pour moitié avec la GMS (Monoprix) et l'autre pour les grossistes spécialisés RHD, l'activité représente 400 000 € en France en 2012 (au total 1,5 M€, principalement en Espagne). « On a lancé le concept il y a trois ans mais cela a encore du mal à décoller. C'est surtout une question de DLC, qui est très courte, 7-8 jours, et donc de coûts logistiques. Mais il faut progresser en valeur et massifier les flux de produits de IVe gamme. Le fruit découpé est adapté aux nouveaux modes de consommation et ce marché pourrait se développer rapidement. Il y a un potentiel important au niveau de la RHD, avec un gros gain de temps. »
• Une vision partagée par l'entreprise familiale polonaise Fructofresh. Depuis 2007, celle-ci propose aux grossistes de la RHD (Pomona TerreAzur...) et, dans une moindre mesure, aux distributeurs de France (rayon snacking de Leclerc depuis cette année), des salades de fruits frais découpés à la main dans l'usine polonaise où travaillent 160 à 200 personnes. Ces salades, composées d'ananas du Costa Rica, d'agrumes d'Espagne et d'Afrique du Sud, de pommes d'Europe, de fruits exotiques d'Amérique du Sud (en tout une cinquantaine de références, plus les demandes à façon), sont sans conservateur avec une DLC de 14 jours rendu client (donc 16 jours au total). Cette longue conservation, récompensée par le deuxième prix Innovafel 2011 et divers prix sur le Sial 2012, est possible grâce au jus de la salade de fruit, issu du jus naturel des fruits et composé d'eau, de sirop de glucose et de fructose, acide citrique et ascorbique. Exportant aussi en Allemagne, Autriche, Luxembourg et Belgique, l'entreprise réalise un chiffre d'affaires 2012 de 10 millions d'euros, estimé en croissance de 5 % pour 2013. « Nous sommes en troisième position sur le marché français de la RHD, souligne Anna Suchowacka, directrice générale pour la France. Mais nos concurrents, Florette et Bonduelle, proposent des produits sans jus et sans conservateurs et la DLC n'est donc que de 5 jours, ce qui est beaucoup trop court. Une autre concurrence qui a bien émergé : la fraîche découpe. Mais il n'y a pas de cadre réglementaire, c'est toléré pour le moment. On a pris les devants, d'où notre volonté de travailler sans conservateurs avant même qu'ils soient interdits. Nous proposons un produit innovant et totalement autorisé. »

Depuis plusieurs années, McDo France s'est lancé dans la vente de fruits prêts à manger. Tranche d'ananas, P'tit melon, P'tit kiwi, P'tite pastèque... depuis 2008 jusqu'à décembre 2012, McDo France a distribué 82 millions de sachets de fruits dont 6,5 millions via l'opération “Les Mercredis à croquer” (créé en 2010) et McDo Kids Sport (120 jours d'animations), soit un total de 1 600 t de fruits vendus par an. Pour s'approvisionner en fruits découpés, McDo a fait appel à Crudi (tout juste racheté par Florette cette année) mais aussi au néerlandais Fruity Line. En 2013, plus de 15 millions de fruits, les plus consommés ont été les fruits à croquer (13 millions de fruits). Via l'opération “Mercredi à croquer”, ce sont 3 millions de fruits.