L’OCM en sursis
C’est désormais bien plus qu’une rumeur, c’est devenu une tendance lourde, une quasi-certitude : à Bruxelles, on envisage la fin de l’OCM fruits et légumes frais et transformés. L’annonce du report de la réforme au 2e semestre 2006, pour une entrée en application en 2008, ne serait qu’un moyen pour s’orienter vers ce changement majeur. L’idée était déjà dans les tuyaux et le double échec des référendums (français et néerlandais) et du sommet de Bruxelles a fait gagner des points à cette hypothèse. “J’ai le sentiment que ces inquiétudes sont fondées”, a déclaré, la semaine dernière, Béatrice Patrie, députée européenne (PS) et présidente de l’intergroupe fruits et légumes au Parlement européen. La crainte des professionnels est de voir l’OCM disparaître dans une Organisation commune de marché plus générale rassemblant par exemple les cultures spéciales (fruits et légumes, vigne, etc.). Ou pire encore, la disparition de toutes les OCM au profit d’une Pac minimaliste avec un découplage des aides total. Scénario catastrophe? Les habitués des contacts avec les fonctionnaires bruxellois constatent que depuis plusieurs semaines, au fil des rencontres on “prépare les esprits”, on distille des informations pour mesurer les réactions, on s’interroge à haute voix. Les mois à venir s’annoncent décisifs.