Sud-Ouest
L’objectif d’Unicoque est de doubler la production à l’horizon 2015
Pour répondre à un marché porteur, la coopérative Unicoque veut relancer la production de noisettes, rémunératrice pour les producteurs.
Christian Pezzini, directeur d’Unicoque, constate le recul de la production dans le monde sous l’effet du changement climatique – « dès qu’il y a des restrictions en eau, le noisetier disparaît » –, de la concurrence urbaine autour du 40e parallèle et des problèmes de coût de main-d’œuvre dans des vergers non-mécanisables. Le premier producteur, la Turquie, où la production est dix fois supérieure au second, l’Italie, marque le pas. Le bassin de Barcelone va disparaître… L’équilibre offre-demande est compromis car les gros industriels du chocolat ont des besoins en hausse. Certains font même planter. Alors Unicoque, « des Lilliputiens qui représentent 1/100e du marché », fait aux producteurs la proposition de coller à cette demande. Parmi les atouts de la coopérative (220 producteurs, 50 emplois permanents, près de 10 000 t de noisettes), la concentration de la filière : au plan technique, autour de l’Association nationale des producteurs de noisettes (ANPN) qui porte la recherche et l’expérimentation, au plan commercial avec une marque forte Koki, avec « une filière qui raisonne toujours de l’aval vers l’amont », rappelle le président Jean-Pierre Reigne. Pour atteindre l’objectif de doubler la production à l’horizon 2015, il faut accélérer le programme de plantations mis en place en 2004-2005 et donc « proposer de nouveaux vergers à nos producteurs et au-delà. » Chez Unicoque, on est « de plus en plus persuadé que 2015 sera une étape mais que la croissance va continuer. » Sur le marché mondial, les prix restent très fermes. Pour Unicoque, l’unité-type est « un homme et 40 ha autour d’un ensemble de récolte. » Le grand Sud-Ouest est une zone favorable, il faut disposer de beaucoup d’eau, d’où un travail sur les réserves et les techniques d’irrigation. Il faut surtout des vergers-types, bien accompagnés, avec « une approche très spécialisée orientée vers la compétitivité » et une mécanisation totale des opérations. Ces vergers sont rémunérateurs (rendement moyen de 3 t/ha qui a tendance à augmenter et marge brute de 3200 €/ha). La production demande peu de main-d’œuvre et peu d’intrants. Autant d’atouts qui devraient séduire de nouveaux producteurs.