Madagascar
Litchi : un virage bien négocié
La campagne 2011-2012 d’exportation du litchi de Madagascar revêtait un caractère bien particulier et crucial pour la filière.
Depuis plusieurs campagnes, la commercialisation des litchis malgaches connaissait des vicissitudes inquiétantes quant à la rentabilité des échanges de ce fruit, intimement lié aux fêtes. Le point d’orgue de cette dégradation commerciale était intervenu au cours de la saison 2010-2011 avec la suspension des ventes des distributeurs allemands en raison de dépassements des teneurs résiduelles en soufre sur les fruits. Ce coup de semonce, qui avait accentué les mauvais résultats de la campagne en surchargeant les marchés et en apportant méfiance et suspicion des distributeurs à l’égard des litchis malgaches, a incité les professionnels à reconsidérer profondément leurs stratégies qualitative et commerciale. Avec l’appui d’organismes professionnels, les opérateurs ont réformé les procédures de traitement des fruits après récolte, en adoptant des protocoles de traitement plus sûrs et en accroissant la surveillance de leur mise en œuvre. En aval de la filière, les importateurs ont engagé une stricte vigilance de la qualité sanitaire des fruits. Un échantillonnage systématique des lots a été organisé à leur débarquement en Europe afin de procéder à des analyses auprès de laboratoires hollandais et allemands agréés. Ce déploiement de vérifications visait à garantir aux distributeurs l’innocuité des produits et, ainsi, à rétablir la confiance de la chaîne commerciale. Parallèlement, une inspection qualitative globale a complété le dispositif. L’aspect commercial a permis également d’être corrigé. Une forte réduction des volumes exportés a eu lieu (14 000 t contre près de 18 000 t l’année précédente) et s’est concrétisée par une surveillance des autorités malgaches sur les flux. En Europe, l’importation a été canalisée par un nombre réduit d’intervenants (deux contre une dizaine dans le passé) pour permettre une meilleure mise en marché des fruits. Grâce à l’ensemble de ces mesures, la filière litchi de Madagascar est parvenue à, non seulement, rétablir une confiance qui s’effritait, mais aussi à renouer avec des résultats économiques davantage en rapport avec les investissements financiers et humains consentis. Le gain d’un euro de moyenne au kilo par rapport à la précédente campagne en est la meilleure illustration.