Medfel 2014 : les pays du dialogue 5+5
L'Italie, l'autre jardin de l'Europe
Avec plus de 19 Mt de fruits et légumes produites, l'Italie est un poids lourd parmi les producteurs européens, en concurrence avec l'Espagne.
Grâce à ses spécificités climatiques et géographiques, l'Italie peut proposer une gamme large avec un calendrier de commercialisation étalé. En 2012, selon l'Institut des statistiques italien (ISTAT), la production italienne de f&l frais a été en deçà de ses moyennes des dernières années, avec seulement 19 Mt (-11 % vs 2011). L'ensemble des fruits (hors agrumes) a représenté 34 % du tonnage global. Les volumes récoltés en 2012 ont été en baisse de 15 % avec 6,3 Mt : cela est dû essentiellement à une baisse des rendements et des investissements. La pomme demeure le produit numéro un de la production fruitière italienne. 2012 a été une année particulière pour la filière pomme : l'Italie n'a pas fait exception avec une production historiquement basse de 1,9 Mt (-12 %/2011) mais l'année suivante, elle reprenait sa place en progressant de 11 % avec 2,1 Mt. La production de raisins (1,1 Mt) fait de l'Italie le premier producteur européen. Les baisses en abricots (-30 %) et en pêches (-5 %) sont structurelles et dues à des surfaces moindres. 7,5 Mt de légumes ont été récoltées en 2012 avec le groupe des salades en tête (973 000 t) et en légère baisse (-2 %), mais certains produits ont été à la peine, comme la tomate qui est passée à 920 000 t (1,13 Mt en 2011), le melon (-17 % à 539 000 t), l'oignon (-25 % à 309 000 t). Les agrumes ont reculé : oranges (-8 %), clémentines (-1 %), citrons (-7 %). Le tonnage global s'est établi à 3,6 Mt pour des surfaces en léger recul (-1 %).
Un géant de l'export
L'Italie est traditionnellement exportatrice nette de f&l. En 2012, le pays a vendu 2,7 Mt de produits pour une facture globale de 2,4 Md€ (+ 5 %). Les pommes (915 000 t), raisins (480 000 t) et kiwis (355 000 t) forment le trio de tête des exportations. L'Allemagne est restée le premier client, absorbant en moyenne le tiers des envois. L'Afrique du Nord est bien présente. La Libye a représenté 3 % des envois italiens en 2012. En pommes, ce pays a absorbé 7 % des 766 200 t exportées sur 2012-2013 alors que l'Algérie, avec 5 %, a fait jeu égal avec la France. Selon Fruitimprese, les dix premiers mois de 2013 (janvier-octobre) ont montré un fléchissement des exportations italiennes : -9,1 % en tonnage global avec une chute notable en fruits frais (-13,5 %) et moins importante en légumes (-1,5 %). Les agrumes (+ 0,9 %) et surtout les fruits secs (+ 7 %) ont mieux performé. Les importations ont progressé de 6 % en volume, principalement en fruits tropicaux (+ 6,6 %), en agrumes (+ 78 %) et en fruits frais (+ 9,3 %). L'ITA (Italian Trade Agency) a précisé que sur les trois premiers trimestres 2013 l'exportation a représenté 2,65 Mt (2,99 Mt sur la même période 2012).
Distribution : la montée de la GMS
Le réseau de distribution en Italie demeure dense. Le pays est aussi connu par la forte présence du commerce traditionnel qui conserve un poids important dans la vente de fruits et légumes. Néanmoins, la grande distribution organisée poursuit son déploiement du Nord vers le Centre et le Sud du pays. Cette tendance, amorcée au tournant du millénaire, s'est renforcée depuis. En une décennie (2002-2012), le supermarché a progressé, représentant, en 2012, 36 % des ventes de f&l. L'hypermarché s'arroge environ 12 % de parts de marché. Parallèlement, les marchés de plein-vent ont vu dans la même période leur part passer de 36 à 23 %. Les détaillants spécialisés ont mieux encaissé le coup, ne perdant qu'un point entre 2002 et 2012 (18 à 17 %). Le hard discount représente 8 % des ventes de f&l. L'instabilité économique, suite à la crise financière, explique cette progression.
Les prix entre 2011 et 2012 ont gagné, entre 3 et 4 %, avec de fortes hausses pour le citron (+ 11 %), la pêche (+ 6 %) ou le kiwi Gold (+ 8 %).