Maroc
L’investissement reste au cœur du plan de développement agricole
Les contours opérationnels du Plan Maroc Vert lancé l’an dernier commencent à se dessiner. C’est le constat de la quatrième édition du SIAM à Mekhnès la semaine dernière.
Plus de 600 exposants, 100 000 m 2, d’exposition, 700 000 visiteurs et surtout une scénographie particulièrement travaillée : le Salon international de l’agriculture (SIAM) qui s’est tenu la semaine dernière à Mekhnès, a atteint sa maturité. L’an passé, il avait été le cadre du lancement du Plan Maroc Vert qui vise à augmenter la production agricole du pays et à rationaliser son agriculture. La seconde édition des Assises de l’agriculture, qui s’est tenue au Salon, a présenté comment sera distribuée la manne de 150 MdDH (13,4 Md€). L’année qui s’est écoulée à permis au ministère de l’Agriculture marocain d’établir seize plans, un par région du Royaume, regroupant les projets (extension des cultures, reconversion, irrigation…) les plus adaptés à la typologie des régions.
La filière fruits et légumes est très concernée. Certaines régions devraient en profiter largement : c’est le cas de la région de Souss-Massa-Draa qui, à l’horizon 2020, devrait être la première zone de maraîchage du Maroc (2,14 Mt sur 25 000 ha) et la deuxième en production agrumicole (864 000 t sur 34 000 ha). En agrumes, la région du Gharb, dont le plan prévoit un effort important pour l’irrigation, est appelée à devenir leader avec 1,3 Mt en 2020. Tanger-Tétouan renforce sa filière fruits et légumes (33 % du budget de 8,2 MdDH, soit 737 M€) en fraises, pommes de terre et agrumes ou encore Casablanca qui mise sur le maraîchage bio et l’hydroponique, l’Oriental sur l’amande. Enfin, l’Oued Eddahab-Lagouira confirme son rôle de “maraîcher exportateur” : 137 des 152 ME de son plan y sont consacrés.
Néanmoins, le financement de ces projets demeure d’actualité. Les différentes conventions signées (avec le crédit Agricole Maroc notamment) et les initiatives des banques (le “Pacte Vert” de Attijariwafa Bank) furent les premiers signes. Au salon, le lancement d’un fonds agricole non plafonné et ouvert par le groupe agroalimentaire marocain OCP a fait grand bruit. Le groupe va s’appuyer sur un opérateur de terrain: l’Office de commercialisation et d’exportation. Quatre projets logistiques sont ainsi déja prévus pour 720 maraîchers de la région du Chtouka-Doukkala-Oualidia.