AG du CNIPT
L’Interprofession doit concentrer ses efforts sur la mise en marché et jouer des marques
La semaine dernière le CNIPT tenait son AG. Après un point dynamique sur la consommation, le débat a porté sur les relations durables à créer pour sortir d’une campagne difficile.
« Le sens même de la consommation, c’est de détruire, vous allez devoir adapter vos stratégies en tenant compte de ce rapport de force », a martelé Olivier Dauvers, éditeur spécialiste de la distribution en guise d’introduction au débat organisé par le CNIPT lors de son assemblée générale la semaine dernière. Pour jouer des coudes et recentrer ce rapport de force existant entre le pouvoir surdimensionné du consommateur et celui de la filière pomme de terre, des efforts colossaux seraient à fournir. « Il existe trois facteurs sur lesquels on peut jouer : l’offre et la demande ; l’organisation des filières et la force de marques distinctives », a-t-il ajouté. Il faut dire que la campagne pomme de terre a été calamiteuse dès l’arrivée des primeurs. Assez justement Francisco Moya, représentant les négociants a reconnu qu’« aujourd’hui, on se retrouve à la fin d’un cycle de facilité commerciale face à la réalité d’une offre surabondante. L’enjeu c’est la structuration de l’offre et la baisse de consommation n’est pas seule responsable de ce marasme. » Côté distribution, Eric Poisson, acheteur f&l chez Casino estime qu’il y a un travail à mener sur le “distinctif” de la pomme de terre. « La bataille sur les prix ne fait pas gagner d’argent à la distribution. Il serait plus judicieux d’apporter de la valeur et de travailler sur les MDD et des conditionnements plus petits (inférieur à 2,5 kg). (..) Quant à la primeur, il existe deux définitions dont la pomme de terre stockée qui vient d’autres pays et porte le même nom que la primeur française. » Cette dernière était aussi au centre des débats parce qu’elle a subi en premier et de plein fouet cette calamiteuse campagne. « Il serait nécessaire de sortir la primeur du rayon pomme de terre pour la mettre dans le rayon f&l », a martelé, Luc Jeanneau, le président de la Commission primeur. Un rendez-vous serait déjà pris à Interfel avec les autres sections légumes primeurs pour discuter de cette question. « Notre souci aujourd’hui c’est peut-être de ne pas assez apporter de solutions de mise en marché. C’est à nous interprofession de relancer cette stratégie de nouvelle offre que l’on avait développé il y a deux ans », a appelé Benoist Le Forestier, le président du CNIPT.