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Israël
L’innovation au cœur du développement

Rajeunissement du verger d’avocats et nouvelles variétés exclusives, le portefeuille d’Agrexco s’est largement ouvert à l’originalité pour se différencier d’un marché mondialisé.

Le début de l’année 2009 s’est présenté sous de bons auspices pour le principal exportateur israélien Agrexco. En effet, l’entreprise a assuré des ventes pour un montant de 397 M€ durant les six premiers mois, un chiffre à comparer aux 365 M€ assurés pour la même période en 2008. Les exportations israéliennes de fruits et légumes ont ainsi gagné onze points d’une année sur l’autre. Ce sont les agrumes qui ont enregistré la plus belle performance avec + 31 %, alors que les avocats et les autres fruits progressaient de 19 %. Parallèlement, les envois de légumes ont aussi connu une hausse, un peu plus modeste, de 11 %.

L’avocat en fer de lance
Sa campagne commençant ce mois-ci, l’avocat israélien, après deux années difficiles, revient en produit phare. Le verger d’avocats, important, couvre aujourd’hui 5 500 ha dont 500 de jeunes avocatiers tel les plantations du Kibboutz MishMarot, non loin de Haïfa et qui travaille en partenariat avec la coopérative Granot.
L’endroit est emblématique des nouvelles exploitations d’avocats en Israël : il s’agit d’une reconversion de terres qui accueillaient précédemment de grandes cultures. L’avocat est considéré comme plus rémunérateur, d’autant plus que sa longue saison commerciale permet de “lisser” les besoins en main-d’œuvre, un problème récurrent pour l’agriculture israélienne. Ce qui caractérise aussi ces nouvelles plantations, c’est le mode de conduite variétale. Le nombre d’arbres par hectares a augmenté pour des raisons de retour sur investissement (usuellement au bout de quatre-cinq ans) mais l’avocatier ayant besoin de lumière, deux à trois tailles sont effectuées dans l’année pour l’éclaircissage. Ce qui donne de petits arbres, autorisant une récolte plus facile et un rendement plus stable.
C’est essentiellement la variété Hass qui est plantée : elle représente environ 30 % du tonnage actuellement et devrait atteindre plus de 40 % avec les nouvelles plantations (début de production d’ici trois ans).

Le choix de la variété
La production fruitière et légumière israélienne se caractérise aussi, en 2009, par une politique d’exclusivité variétale affirmée. Ainsi, Agrexco dispose de plusieurs variétés en monopole direct ou produites uniquement pour l’exportateur israélien. La dernière manifestation de cette volonté s’est concrétisée par l’acquisition de la variété de fraise Yuval, développée par l’obtenteur local Fertiseeds, à qui l’on doit déjà la fraise Orly. Pareillement, Agrexco commercialise la variété de figues turque Bursa. Cette année, les exportations devraient atteindre 30 t, principalement sur le Royaume-Uni et l’Europe de l’Est.
Dans le domaine des fruits, Agrexco propose aussi des produits segmentant comme les abricots colorés (rouge, pourpre ou noire), l’étonnante prune Lamoon qui ressemble à un citron ou la Plumgranate, une prune dont le taux d’antioxydants est supérieur à celui de la grenade. Cette dernière est aussi un fruit qu’Agrexco désire mettre en avant. Bezalel Madmon, responsable Produit chez Agrexco, souligne l’intérêt d’une nouvelle variété comme l’Ako. « Le problème de la grenade, c’est que, parfois, elle contient trop de grains blancs. La variété Ako ne présente, elle, que des grains rouges. » Autre nouveauté, la Wonderfull offre des avantages en matière de stockage au froid (Ako étant quelque peu fragile) mais les déperditions de qualité sont trop importantes pour que les producteurs se ruent sur ce produit. Le développement est aussi important pour la variété de clémentines OR, aux alentours du lac Tiberiade.
En parallèle, certains légumes en exclusivité pour Agrexco sont plutôt destinés à la gamme de produits biologiques Carmel Bio-Top. C’est particulièrement le cas pour les poivrons : trois sont mis en avant, le conique “Cony”, le mini-poivron réservé à Agrexco, et le “Ever-Green”, une variété qui présente la particularité d’être toujours verte et mûre.

La problématique de l’eau
Il y a quelques mois de cela, des chercheurs de l’Université d’Haïfa expliquaient qu’il existait une variété de rhubarbe qui pousse dans le désert en Israël et en Jordanie et qui a un système d’auto-irrigation (ses feuilles imitent les reliefs montagneux, créant de minuscules rivières, et permettant ainsi de récupérer le maximum d’eau). Dans le désert du Néguev où il ne tombe que 75 mm d’eau par an en moyenne, on imagine aisément l’intérêt que peut engendrer une telle plante. Evidemment, on ne saurait pour l’instant imaginer un usage systématique de ses atouts mais la question de développer de nouvelles variétés qui réclament moins d’eau est largement étudiée. Tout comme près de la moitié des pays dans le monde, Israël doit composer avec la pénurie d’eau qui la frappe structurellement et des températures extrêmes. L’usage d’eau de mer dessalée fait l’objet d’importants investissements dans le pays aussi bien pour l’agriculture que pour la population et le système goutte-à-goutte est largement utilisé. Cependant, la recherche de variétés résistantes est d’actualité. Le partenariat récemment signé entre l’université Ben Gourion du Negev à Beer-Sheva et le géant Bayer BioScience va dans ce sens. L’objectif du programme est de déterminer les gènes d’une plante qui lui permettent de survivre en milieu aride afin d’augmenter sa résistance à la sécheresse, à la chaleur et à la salinité. Cependant, les recherches ne sont pas nouvelles. « La gestion de l’eau fait l’objet d’efforts majeurs et certaines variétés ont déjà été développées, pour l’olive par exemple, souligne Bezalel Madmon. L’enjeu est de pouvoir aussi utiliser les réserves d’eau salines du sous-sol israélien et de disposer de variétés qui lui sont adaptées. Mais, à côté du développement de variétés peu demandeuses en eau, les efforts portent aussi sur des techniques culturales permettant d’optimiser l’usage de l’eau ».
De fait, la plantation d’oliviers, au Sud du pays, à la frontière égyptienne, où se trouvent de telles réserves, s’est avéré un succès. Des essais sont également menés sur la grenade.

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