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Bretagne
L’industrie du légume transformé s’inquiète face à la baisse des protections phytos

La crainte enfle dans la filière du légume transformé, à l’heure du plan Ecophyto 2018. Les méthodes alternatives mobilisent les producteurs, des expérimentations sont en cours.

La journée technique “Légume industrie” organisée pour la troisième année consécutive à la station expérimentale “Productions végétales” des Chambres d’agriculture de Bretagne, jeudi 10 septembre dans le Morbihan, n’a guère calmé les inquiétudes. Les producteurs, mais aussi leur coopérative et les industriels de l’appertisé et du surgelé, craignent que la réduction – voire l’interdiction – de produits chimiques de traitement des maladies et parasites des cultures ne fassent chuter rendements et volumes récoltés.
La chasse aux produits chimiques à usage fongicide et désherbant a été engagée en France il y a tout juste un an, avec la mise en place du plan Ecophyto 2018. En parallèle du Grenelle de l’Environnement, le ministère de l’Agriculture s’est donné pour objectif de réduire de moitié l’usage des pesticides, “si possible en dix ans”. Les chambres d’agriculture de Bretagne précisent que d’ici à 2018, ce sont « 50 % des herbicides, 60 % des fongicides et 80 % des insecticides qui disparaîtront totalement ».
La recherche de méthodes alternatives mobilise la filière. L’Unilet, le Syndicat national des industriels du légume transformé, déploie depuis l’an passé une partie de ses expérimentations régionalement. Le défi paraît difficilement surmontable aux yeux des 4 000 producteurs qui exploitent en Bretagne 30 000 ha et alimentent quatorze usines. « Nous n’avons que des pistes de solution », déplore le président de l’Union des organisations professionnelles de légume industrie de Bretagne, Serge Le Bartz.
En réduisant les doses lors des traitements, l’agriculteur doit travailler dans le sens d’une plus grande efficience, c’est-à-dire déposer la molécule au meilleur endroit au meilleur moment. La réduction ou l’interdiction des désherbants requiert du désherbage mixte qui associe traitements mécanique et chimique. Mais l’évolution du matériel tarde, et les firmes chimiques rechignent à redéployer leurs moyens de recherche sur un secteur qui ne représente que 70 000 ha de surfaces. « Demain, peut-être faudra-t-il que le consommateur s’habitue à un produit plus hétérogène », ajoute Serge Le Bartz.

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