Grand Sud-Est
L’industrie de la transformation en manque de produits locaux fait appel à l’importation
A l’heure où les productions locales ont le vent en poupe et des problèmes liés au transport en augmentation, l’industrie de première et deuxième transformation en Rhône-Alpes, Paca et Languedoc-Roussillon est contrainte de faire appel majoritairement à des importations pour assurer son approvisionnement. Selon une étude menée par le Cabinet Gressard et coordonnée par le PEIFL, ce sont 3 500 t de légumes ratatouille (courgettes, aubergines et poivrons), 20 500 t de légumes d’hiver (pommes de terre, carottes, poireaux et choux) et au moins 7 400 t de fruits d’été (pêches, nectarines, abricots) qui font défaut aux industriels. En effet, dans le grand Sud-Est, ce ne sont que 13 % des tonnages de légumes et 11 % des tonnages en fruits qui sont destinés à la transformation. Selon l’étude, le recours aux importations est donc la résultante du « manque d’offre locale compétitive en prix d’acquisition », soit « par manque d’adéquation de l’offre régionale en termes de procédés », soit une offre insuffisante en surgelés et exempts de toute maladie. Néanmoins, souligne l’étude, les producteurs sont de plus en plus enclins à s’intéresser aux débouchés contractualisés et des OP ou coopératives ont déjà lié des partenariats susceptibles d’être renforcés. Par ailleurs, il ressort que les fruits et légumes recherchés par l’industrie sont produits dans la région ou pourraient l’être. L’enquête menée auprès de 124 industriels de la région, croisée par des entretiens avec des OPA a permis de déterminer trois pistes de travail pour créer des filières locales destinées à la transformation. La première est l’adaptation de la première transformation existante à des procédés plus sophistiqués répondant aux besoins de l’industrie. La seconde est le renforcement des relations entre les acteurs des différentes filières. Enfin, il s’agira de trouver des leviers pour créer des conditions de valorisation des produits transformés locaux. Des groupes de travail ont été installés par le PEIFL et la chambre régionale d’Agriculture pour réfléchir à ces questions.