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L’INC critique la présence de pesticides interdits

Le journal 60 millions de consommateurs de l’INC pointe du doigt la présence de pesticides interdits d’utilisation en France, mais rappelle que ses conclusions sont conformes aux tendances relevées par la DG Sanco. Interfel souligne le manque d’harmonisation européenne sur le sujet.

Substances interdites, limites dépassées et résidus multiples, telles sont les conclusions de la toute dernière étude fruits et légumes et pesticides réalisée par le journal “60 millions de consommateurs” de l’INC dans son édition de janvier 2006, sortie jeudi dernier.

Au total, l’association a analysé 150 lots de fruits et légumes achetés tout au long de l’année (de janvier à septembre) appartenant à douze espèces différentes (carotte, épinard, mangue, concombre, pêche, poire, pomme, poivron, pomme de terre, raisin, salade et tomate) et a recherché 88 résidus de pesticides.

Si les résultats soulignent la présence de substances interdites, les conclusions de cette étude sont en droite ligne avec les résultats enregistrés à l’échelle européenne par la Direction générale de la santé (DG Sanco), le mensuel souligne d’ailleurs que ses “propres résultats sont conformes à ces tendances. L’intérêt de nos analyses est de permettre d’entrer dans les détails. Notre principal constat n’est pas le dépassement des limites mais la présence de produits non autorisés.”

Ainsi sur des lots de concombres, le laboratoire mandaté par le journal a relevé la présence de fenitrothion, de dialifos dans de la salade et du raisin, de phosmet dans un lot de pêches et du vinclozoline dans un lot de carottes, des produits interdits en France. Enfin, la salade fait, une fois de plus, l’objet d’un dépassement de limite maximale de résidus (LMR) notamment d’ions bromure (897 mg/kg) alors que la dose maximale est de 100 mg/kg.

Manque d’harmonisation dans les homologations

Sur certains lots de fruits et légumes importés, des substances interdites ont aussi été relevées. C’est le cas d’un lot de carottes en provenance de Belgique présentant un dépassement de LMR d’endosulfan (0,12 mg/kg contre 0,05 mg/kg réglementaire).

L’étude pointe également du doigt la présence de résidus multiples dans certains lots. C’est le cas de poires d’Italie contenant trois organophosphorés (fenthion, parathion, phosmet). “Trois produits de la même famille, ce n’est pas normal et cela fait courir un risque d’exposition aiguë”, soulignait même un spécialiste interrogé par l’association. Un constat similaire pour un lot de raisins en provenance d’Espagne contenant six substances différentes dont trois organophosphorés. Des résultats révélateurs de mauvaises pratiques agricoles.

Enfin, le rapport souligne l’absence de données concernant les effets sur la santé. C’est le cas des risques d’allergies. La DGCCRF indique qu’un projet de réglementation est en préparation et conseille aux distributeurs de transmettre les informations sur les traitements post-récolte aux consommateurs lorsqu’ils les détiennent. Quant au manque de données, plusieurs études sont actuellement en cours. C’est le cas de l’étude Pélagie lancée en 2003 dont les résultats seront rendus en 2007 et de l’étude Agrican sur le développement de cancers chez les producteurs lancée en novembre dernier, résultats attendus en 2009.

Interfel a réagi en rappelant “l’absence d’harmonisation au niveau de l’homologation des pesticides en Europe” et souligne que “la réglementation phytosanitaire française est l’une des plus exigeantes au monde”, “la filière fruits et légumes est l’une des premières à s’être engagée dans une démarche de production raisonnée et de lutte biologique intégrée”.

Quant aux produits interdits, “elle correspond à de mauvaises pratiques agricoles”, ajoute-t-elle.

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