Oléiculture
L’huile d’olive française ne peut plus se contenter de la vente directe
Les producteurs recherchent de nouveaux créneaux, au delà des circuits courts, afin de distribuer une production annoncée en hausse. Ce qui n’est pas aisé.
Avec plus de 7 000 t, la récolte 2008 d’huile d’olive est la 4 e en importance depuis les années cinquante. Le niveau est structurellement haut et la filière n’est pas prête à commercialiser ces volumes : les circuits courts sont saturés et c’est la panique parmi les opérateurs. Pourtant, les mouliniers avaient anticipé en créant en 2001 un groupement de mise en marché Terroirs oléicoles de France. « Sa vocation, explique Olivier Nasles qui en est le gérant, est de trouver de nouveaux marchés en proposant des volumes susceptibles d’intéresser la grande distribution ou les grossistes, segment sur lesquels nos adhérents accèdent difficilement. Aujourd’hui, il faut admettre que la vente directe ne se développe plus et aucun des moulins n’a les moyens de créer individuellement des structures commerciales efficaces. » Mais si les 12 actionnaires du groupement représentent 1/3 de la production française, la voilure de Terroirs est à dimension variable. Les années de petite récolte les mouliniers restent sur leurs marchés et les années abondantes, ils confient la marchandise à Terroirs. Or cette année, le dumping est de mise : « Les gens s’épuisent à aller rencontrer la grande distribution ou les grands fabriquant d’huile en proposant des prix inférieurs à ceux de Terroirs. Or ils vont dans le mur car leurs petits volumes n’intéressent personne. Il est temps de sortir de l’amateurisme pour aller vers plus de professionnalisme commercial. » Actuellement entre 1 000 et 1 500 t d’huile n’ont pas trouvé preneur, environ 600 t ont été stockées au froid et les prix sont à la baisse. « Il y a quand même des signes positifs. La grande distribution élargit son offre et Terroirs a la capacité à fournir le segment. La solution est d’étaler la vente. C’est la raison pour laquelle Terroirs va muscler son service commercial. Mais il est temps de faire un point sur le fonctionnement de la filière. »