Pôle de compétitivité
L’heure du premier bilan vient de sonner pour la compétitivité française
La première évaluation des pôles de compétitivité conforte dans les grandes largeurs les travaux mis en œuvre par ceux-ci. Avec néanmoins, des fortunes diverses…
« La plupart des pôles font preuve à ce jour d’un dynamisme prometteur ». Tout est dans la phrase issue des conclusions de l’évaluation des 71 pôles de compétitivité français par les cabinets Boston Consulting Group et CM International entre novembre 2007 et juin 2008. Il y aurait donc du bon et de l’améliorable. Hubert Falco, secrétaire d’Etat chargé de l’Aménagement du territoire, et Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation, ont rendu public les résultats de cette étude, la semaine dernière. Pour le gouvernement, cette évaluation confirme que la dynamique créée par la politique des pôles de compétitivité renforce les positions stratégiques de la France en matière de recherche, de développement et d’innovation. Point positif de l’étude : les montants financiers ont été effectivement mobilisés au profit de projets de R & D et l’équilibre des contributions a été de mise entre les acteurs du dispositif (Etats, collectivités territoriales, porteurs de projets). L’ancrage territorial est fort (pas de centralisme parisien) et des passerelles ont effectivement été jetées entre universités, laboratoires et entreprises.
L’évaluation individuelle définit trois grands groupes. Il y a d’une part ceux dont les objectifs de la politique sont définis : ils sont 39 à recevoir ainsi un “quitus” global, parmi lesquels on reconnaîtra “Industries & Agro-ressources”, “Nutrition, Santé & Longévité” ou encore Valorial. Dix-neuf autres pôles ont été considérés comme ayant atteint partiellement leurs objectifs mais qui devraient travailler, selon l’évaluation, à « l’amélioration de certaines dimensions de leur action ». Le plus souvent, il s’agit ici de la définition de leur stratégie, de leurs modalités de gouvernance et du rôle de l’équipe d’animation. Qualitropic, le Pôle européen d’innovation fruits et légumes ainsi que Végépolys font partie de ce groupe. A noter même pour le dernier, la proposition de changer sa catégorie (de vocation mondiale à pôle national). Enfin, treize pôles « pourraient tirer parti d’une reconfiguration en profondeur », une formule bien diplomatique pour souligner que ces pôles ne semblent pas avoir rempli totalement leur mission : PASS (Parfums, arômes, senteurs, saveurs) et Q@LI-MEDiterranée.
Après une phase d’analyse, au cours de laquelle un dialogue avec chaque pôle sera mené (on imagine quelques échanges “serrés”), le gouvernement décidera des orientations de la politique des pôles de compétitivité pour les années à venir lors d’un comité interministériel qui se tiendra prochainement sous la présidence du Premier ministre.