Assemblée générale de la FN3PT
L'export pays tiers, enjeu numéro un du plant français
La FN3PT prône une filière plants soudée pour faire face au « nouveau jeu européen » que constitue l'OCM unique et développer encore plus ses marchés export.
La FN3PT, rassurée, met beaucoup d'espoirs pour « conserver une qualité sanitaire française ».
La crise actuelle de surproduction ne semble pas affecter le plant français. « On n'a jamais vu autant de plants en France », constatait Gilles Fontaine, directeur général de Desmazières lors de la table ronde organisée à l'occasion de l'Assemblée générale de la FN3PT le 10 décembre. « Face au blocage des prix décidé depuis plusieurs années, nous n'avons que l'augmentation des surfaces comme seule solution », témoignait un producteur. La pérennité d'un tel système n'est viable qu'à la seule condition que se développent les marchés vers les pays tiers. Pas question de tabler sur l'Europe pour accroître les débouchés. France et Pays-Bas sont les deux pays qui ont accru leurs hectares depuis cinq ans. Entre 2007 et 2014, la surface emblavée est passée de 14 800 à 18 700 ha en France et de 35 880 à 38 579 ha aux Pays-Bas. Le développement des surfaces françaises s'est accompagné d'une hausse des exportations sur la même période (de 123 000 à 150 000 t). En sera-t-il toujours ainsi durant les dix prochaines années ? La question peut se poser quand 46 % de nos débouchés sont expédiés en Europe. Eric Fallou, président de la FN3PT, a voulu placer son Assemblée générale sous le signe de la compétitivité et du renforcement de la filière plants dans une OCM unique qui aura des impacts sur les OP, AOP et interprofessions. La FN3PT s'est montrée rassurée sur le dossier sanitaire européen, évitant un nivellement par le bas et mettant beaucoup d'espoirs pour « conserver une qualité sanitaire française ». Même si Eric Fallou estimait « que tout n'était pas encore gagné à Bruxelles ! » Il montre toujours autant de prudence sur le dossier du plant fermier, considéré par Gilles Fontaine comme « un accord historique intervenu le 19 mars 2014 entre neuf familles professionnelles ». Il demandait ainsi à ce qu'une vigilance extrême soit déployée pour « faire respecter tous les termes de cet accord ». En tout cas, les producteurs de plants français ont montré leur détermination à vouloir renforcer le poids des producteurs européens de plants dans leur nouvelle association (European Seed Potato Growers Association) qui vient d'officialiser ses statuts pour mener des actions de lobbying à Bruxelles.