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La gamme des alliums
L'export est une tradition pour le Centre et les Pays de Loire

Près de 15 000 t de bulbes alimentaires sont expédiées à partir des régions Centre et Pays de Loire hors de l'Hexagone. Pour maintenir leur marché, les entreprises s'adaptent.

L'étude technico-économique commandée par Interfel confirmera-t-elle comme en 2011 que la région Centre est le premier producteur français d'oignons ? Sans doute. C'est donc une deuxième nature pour cette région d'exporter hors de ses frontières. C'est une démarche ancrée depuis très longtemps par les gros opérateurs. La Ferme de la Motte, 25 000 t, expédie 20 à 25 % de sa production (ail, échalote mais surtout oignon). La coopérative Beauce Champagne Oignon (BCO) fait de même avec 26 000 t en moyenne de production par an. BCO commerce essentiellement avec les pays de l'Europe du Sud. La Ferme de la Motte expédie vers l'Allemagne et les Pays de l'Est avec le soutien de la société Salesteam Europe dirigée par Pierre Diemer. La Ferme des Arches, autre entreprise de la région Centre spécialisée dans l'oignon avec plus de 21 000 t, privilégie ses clients français, puisqu'elle n'exporte que 4 à 5 % de sa production. Mais comme le souligne un opérateur, l'exportation diminue de façon lente et progressive. La bataille des prix ne faiblit pas et la qualité est souvent discutée. Les oignons français auraient bel aspect, les oignons hollandais une meilleure aptitude à la résistance à la germination. Mais d'autres raisons sont encore évoquées.

« De nombreux pays deviennent autosuffisants, analyse Gérard Rocci, directeur général de BCO. Ils privilégient comme nous des variétés hybrides, plus régulières en rendement et investissent dans le stockage. Aussi, la fenêtre devient-elle de plus en plus étroite pour exporter. »

Des conditionnements à l'unité

Frédéric Lemaire, l'un des quatre dirigeants de La Ferme de la Motte revient sur les prix. « Le volume à l'export dépend essentiellement des prix, regrette-t-il. Contrairement aux pommes de terre que nous exportons aussi, les marges sont faibles. Dans le prix d'un kilo d'oignons, le coût du transport peut être aussi important que le produit lui-même. En conventionnel, c'est déjà compliqué. En bio, cela l'est encore plus d'exporter. La concurrence est forte. Aucun pays ne sait mieux faire que les Pays-Bas. » Aussi La Ferme de la Motte privilégie les petits conditionnements. Et continue à se faire connaître de ses clients étrangers en exposant ses produits dans les salons internationaux (Fruit Logistica à Berlin, Fruit Attraction à Madrid, Medfel à Perpignan, ou encore le Sial à Paris). Outre les oignons (21 000 t de jaune, 2 500 t d'épluchés, 1 500 t de divers oignons), l'entreprise présente aussi ses échalotes (2 000 t) et ses échalions (3 000 t). Pour répondre à la demande de sa clientèle, La Ferme de la Motte s'investit dans la certification. « GlobalGap est devenu le passage obligé aujourd'hui », note Frédéric Lemaire. L'entreprise travaille sur l'IFS (International Food Standard), une certification mise au point par des distributeurs allemands, reprise et approfondie par les distributeurs français de la FCD pour standardiser le niveau de qualité des marques MDD. De nouveaux emballages ont été revus par le service marketing, notamment pour la gamme Saveurs du Jour (segmentation culinaire) et la gamme Edition particulière (segmentation authenticité qui retrace l'histoire variétale du produit). Ces gammes sont évidemment proposées aux clients étrangers.

Ail

Commerce extérieur (de janvier 2013 à décembre 2013)

Selon les dernières données du commerce extérieur de la France, les exportations d'ail sont en hausse de 3 % en volume à 10 000 t et de 8 % en valeur entre janvier et décembre 2013. L'Espagne fait partie de nos plus gros marchés, suivie par l'Italie, l'Allemagne, la Suisse et les Pays-Bas.

Répartition des exportations en volume (de janvier 2013 à décembre 2013)

Oignon

Commerce extérieur (de janvier 2013 à décembre 2013)

En oignon, les exportations françaises ont augmenté de 19 % en volume durant l'année 2013. En valeur, elles progressent de 39 % pour atteindre les 42,5 millions d'euros et représentent 89 377 t. L'import est plus imposant : il représente en volume 122 133 t pour une valeur de 59,5 millions d'euros. Les Pays-Bas sont notre principal débouché, suivis par l'Italie, l'Espagne, le Portugal et la Belgique.

Répartition des exportations en volume (de janvier 2013 à décembre 2013)

Echalote

Commerce extérieur (de janvier 2013 à décembre 2013)

L'échalote est un fort produit à l'export pour la France. En volume, elle est expédiée à hauteur de 22 995 t et en valeur de 31 millions d'euros. Les Pays-Bas sont les premiers destinataires, suivis par l'Allemagne, l'Italie, la Belgique et le Royaume-Uni. Les autres pays grimpent à hauteur de 20 %.

Répartition des exportations en volume (de janvier 2013 à décembre 2013)

Plusieurs études sont en cours ECHALOTES DE SEMIS

L'échalote de semis représente 8 % des surfaces totales d'échalotes en France. Plusieurs variétés sont cultivées, essentiellement hollandaises. Toutefois, une variété française existe. Elle a été sélectionnée par Agri Obtentions qui la commercialise pour l'instant par l'intermédiaire de Graines Voltz sous le nom de Kormoran. Quelques dizaines d'hectares seraient cultivées avec cette variété française. Agri Obtentions, filiale de l'INRA, a repris la sélection d'échalote effectuée par sa maison mère dont les objectifs aujourd'hui sont plus orientés vers le “fondamental”. Kormoran est né d'un croisement entre deux clones d'échalote de Jersey. « Certains d'entre-eux possèdent la faculté de monter à fleurs, rendant possible l'hybridation », explique Jean-Pierre Jaubertie, directeur commercial d'Agri Obtentions. L'entreprise a donc l'intention de développer d'autres variétés issues de semis au même titre que des variétés issues de multiplication végétative. Des variétés d'échalote de semis sont en cours d'inscription au catalogue européen comme d'ailleurs pour Bejo, l'obtenteur hollandais.

A l'export, BCO répond à la demande toute l'année en oignon jaune (26 000 t) mais aussi échalote et divers produits (4 000 à 5 000 t). « Nous commercialisons souvent de l'oignon jaune standard, remarque Gérard Rocci. Certains Espagnols et emballeurs commencent à exiger des certifications. Nous vendons aussi des oignons plantés, des échalotes traditionnelles ou de semis. Contrairement à ce qui se passe en France, le débat échalote de semis-échalote de tradition ne préoccupe pas nos clients étrangers. Ce qui les intéresse, c'est d'avoir un oignon de qualité. »

A la Ferme des Arches, l'échalote de semis française a la cote hors de l'Hexagone. « Le fait d'être estampillé “Made in France” donne une crédibilité supplémentaire au produit, remarque Dominique Viel, directeur. Contrairement à nos clients français qui recherchent une gamme de produits très segmentée, notre clientèle étrangère nous demande des produits calibrés à l'unité, c'est-à-dire trois ou quatre bulbes par emballage. Les oignons tressés ou en grappe intéressent peu l'exportation. » Côté nouveauté, la Ferme des Arches propose, aussi bien pour ses clients français qu'étrangers, la gamme Suprême dont l'originalité consiste en un référencement de prix unique, quelle que soit l'espèce (ail, oignon, échalote).

Un complément de l'offre

Fleuron d'Anjou produit environ 3 000 t d'échalotes traditonnelles et en exporte 60 à 65 % selon les années (pays du Nord de l'Europe, Asie et Etats-Unis). Pour l'Europe, le produit est livré le lendemain de la commande pratiquement tous les jours, avec un pic d'octobre à mai. Dans la majorité des cas, ce sont des contrats réguliers, négociés en direct par le service commercial. Pour les destinations plus lointaines, l'acheminement se fait par bateau, à partir du Havre le plus souvent et pour trois semaines. La logistique en revient à FDA, la filiale du groupe spécialisée dans l'exportation. « Les demandes diffèrent de celles de l'Europe par le calibre, le conditionnement spécifique et la couleur du produit lui-même, relate Pascal Laidet, directeur commercial chez Fleuron d'Anjou. Elles sont plus ponctuelles et s'insèrent comme compléments d'une offre. Et comme dans tout marché mondial, la concurrence est rude. » Fleuron d'Anjou travaille aussi sur l'IFS et attend l'enregistrement de l'IGP Echalote d'Anjou au Journal Officiel européen puisqu'un avis favorable de l'INAO a été divulgué le 30 mai 2013 (cf. fld magazine juillet-août 2013).

Comme Fleuron d'Anjou, Cafpas exporte 50 à 60 % d'échalion à destination de l'Europe mais aussi vers l'Asie et l'Amérique du Sud. Les contrats le plus souvent réguliers sont passés par l'équipe commerciale qui maîtrise l'anglais et l'espagnol. Pour Bernard Léger, directeur de la coopérative qui vient de remplacer Gilles Godineau, l'exportation est une voie d'avenir. En attendant, les prix français sont au plus bas pour l'échalion comme pour l'échalote.

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