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Coopération
L'expertise française excelle dans l'Afrique subsaharienne

L'Adepta œuvre depuis presque quatre décennies à favoriser l'exportation du savoir-faire français (équipement, semences, intrants) dans le monde.

Depuis sa création en 1977, l'Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires (Adepta) accompagne le développement international des constructeurs d'équipements, des fournisseurs d'intrants, des experts et des bureaux d'étude pour l'agriculture et l'industrie agroalimentaire françaises.

« Nous regroupons aujourd'hui 240 adhérents représentant l'excellence en matière d'intrants, de semences, de technologies, de formations... pour un chiffre d'affaires consolidés de 10 Md€, explique Florian de Saint-Vincent, coordinateur Afrique-Proche et Moyen-Orient. On y retrouve des TPE, des PME et des ETI [établissements de taille intermédiaire, ndlr]. Nous agissons afin de développer des synergies entre ces profils particuliers pour développer leur performance à l'exportation ». Il n'est pas aisé pour les entreprises françaises d'aborder des marchés aussi particuliers que ceux d'Afrique de l'Ouest. Il est indispensable de bien connaître les réalités du pays, en matière institutionnelle, de culture d'entreprises et de réalités économiques. L'Adepta fait ici office de facilitateur. « Avant de gagner un client, de le fidéliser c'est en premier lieu une affaire de réseaux. Nous connaissons bien ces réseaux sociaux et nous pouvons aider les clients étrangers à trouver l'interlocuteur français à même d'apporter son savoir-faire pour l'aider à valoriser sa production locale et à bâtir des filières. Ce point est très important. ».

Pour mener sa mission, l'Adepta évalue en premier lieu les projets existants

Pour l'Afrique de l'Ouest, un bureau a été ouvert à Dakar qui couvre les pays de la zone. Les résultats de cette évaluation peuvent entraîner la constitution et l'envoi sur place d'une délégation d'entreprises françaises à même de solutionner les demandes. Présent dans trente pays, l'Adepta intervient dans la mise en contact des entreprises, au travers de missions, de présence dans les Salons.

« C'est un processus long, reconnaît Florian de Saint-Vincent. Il faut savoir anticiper les appels d'offres, passer les obstacles politiques et s'assurer des financements ». L'Adepta est ainsi intervenue au Mali, premier producteur de pommes de terre dans la région. Le principal opérateur malien visait à créer une véritable filière locale incluant la construction d'usines de frites. Suite à une mission d'évaluation de l'Adepta, des sociétés françaises ont été sollicitées sur différents dossiers : modernisation des 800 ha de culture de l'entreprise, équipements irrigation, fourniture de plants, matériel de récolte... Cela a pris deux ans et le projet d'usine devrait voir le jour dans trois.

La pénétration des entreprises françaises tient aussi au contexte historique qui lie la France à certains pays de l'Afrique subsaharienne, ce à quoi s'ajoute l'avantage d'une langue commune. Il y a aussi la qualité de l'offre française. « Les entreprises françaises n'apportent pas seulement un équipement mais aussi un savoir-faire et un service après-vente efficace, souligne-t-il. Cela fait que l'offre peut être un peu plus chère que ce que proposent nos concurrents, Turquie et Chine en premier lieu. Mais les hommes d'affaires africains réagissent par rapport à leur business plan : ils peuvent privilégier certaines offres low-cost pour une partie de leur activité et préférer une offre plus haut de gamme pour une autre partie. Aujourd'hui, on remarque une demande renouvelée pour le savoir-faire européen. Mais, il faut là aussi faire preuve de patience. »

En termes de fruits et légumes (quarante adhérents), un manque d'ingénierie, susceptible d'offrir des projets d'ensemble, peut constituer un frein. « Les pays africains sont en recherche de solution pour la production. Cependant, on voit depuis quelque temps une demande de plus en plus forte pour la première transformation, qui concerne aussi les fruits et légumes. C'est un phénomène nouveau lié à l'émergence dans certains pays – Nigeria, Ghana – de zones urbaines et d'une classe moyenne à la recherche de produits plus élaborés. »

Une situation un peu différente sur la zone Maghreb

« Le profil des pays est différent. Dans le cas du Maroc par exemple, les filières agricoles et agroalimentaires sont déjà bien constituées. Les attentes sont très différentes de celles de l'Afrique de l'Ouest », précise Florian de Saint-Vincent. Dans le cadre de Medfel, Sud de France a demandé à l'Adepta d'effectuer une sélection d'opérateurs en Afrique ayant des besoins en technologie, en irrigation afin qu'ils puissent visiter la nouvelle offre “équipements” du Salon. Une dizaine d'entreprises (Sénégal, Côte d'Ivoire et Burkina Faso), spécialisées dans la production de fruits et légumes, viendront en délégation pour rencontrer les exposants. « Ce sont des entreprises très ouvertes à l'innovation, aux nouvelles solutions pour leur activité. Elles trouvent dans Medfel une échelle humaine, une proximité qu'elles ne rencontrent pas dans d'autres rendez-vous professionnels en Europe », conclut Florian de Saint-Vincent.

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