Produits d’import
L’excédent va croissant, le mois de juin s’annonce mal en fruits
L’excédent de fruits d’été sera permanent jusqu’à début juillet. Les calendriers de récolte ont encore pris de l’avance. L’impact de la sécheresse va aller croissant en légumes.
Le prix des fruits d’été a brutalement chuté. Le cours moyen de la pêche d’Espagne est tombé à son niveau de pleine saison, soit 1 € en B. Celui de la nectarine s’en rapproche vite à 1,40 € en B. L’écart entre les variétés blanches et jaunes est très ténu, surtout en nectarine. Le prix des barquettes du calibre C va tourner autour de 1-1,10 € départ pour les offres de cette semaine. Toutes les régions débutent en même temps, seules les secteurs les plus tardifs devraient donc tirer leur épingle du jeu à partir de mi-juillet. Les ventes ne décollent pas aussi vite que l’offre. L’arrivée des gros volumes à une date aussi précoce repose le problème lancinant de l’absence de communication et l’animation commerciale lorsque l’offre est attendue en excès. Plusieurs enseignes lancent des promotions peu pertinentes : les melons, alors que l’offre est encore modeste, le bigarreau calibre 26 +, alors que c’est le 22/24 qui est très excédentaire cette année…
La distribution semble avoir de plus en plus de difficultés pour coller aux évolutions du marché. Le souci de mettre de moins en moins de produits d’importation en avant y contribue. Cette donne ne devrait pourtant pas s’appliquer à notre voisin espagnol qui est devenu le premier importateur de fruits de France depuis trois ans, avec 221 000 t en 2010.
Des kiwis référencés plus tôt
Les scrupules de la distribution contribuent à réduire la part de marché des fruits d’hémisphère Sud. La mise en avant des poires Williams aurait été bien trop timide au regard des prix bas liés à une année de forte récolte. En pomme Gala, le référencement prévu en semaine 16 a été retardé en dernière minute d’au moins deux semaines. Les programmes ayant été engagés, l’excédent d’offres pèse ensuite sur les prix. Mais il est vrai que de nombreux lots de Gala précoce du Chili étaient touchés par le Bitter Pit.
En kiwi, le manque de gros calibre en Europe impose un référencement un peu plus précoce que l’an passé des fruits d’hémisphère Sud. L’arrivée dans les rayons des fruits du Chili ou de Nouvelle-Zélande est prévue en fin de mois. Le premier bateau de Nouvelle-Zélande est arrivé vers le 20 mai. Signalons que l’unité de mesure du calibre reste basée sur le nombre de fruits par tray de 3,4 kg. Pourtant ce conditionnement a disparu depuis trois ans.
En fraise, après plusieurs semaines de prix bas, la plupart des producteurs espagnols ont interrompu la récolte. Le suivi en framboise et myrtille est compliqué par le manque de fret mobilisé sur les fruits d’été. En cerise, toutes les régions sont sur le marché en même temps. On anticipe déjà un déficit dès le début juillet.
L’avance des saisons impose une réduction de l’offre de fève d’importation. Celle des Pouilles, abondante depuis trois semaines, commence à manquer. Le petit pois reste abondant mais pour peu de temps. Par ailleurs, la Spunta de Sicile déboule en force sur le marché.