Europe
L’évolution des coûts de production transforme la structure des exploitations
Une étude britannique montre qu’en Europe du Nord la production de pommes de terre pour la transformation tend à se concentrer pour répondre aux enjeux financiers.
Le Potato Council (interprofession britannique) vient d’éditer une étude sur les éléments constituant les coûts de production des pommes de terre destinées à la transformation en Europe du Nord (Pays-Bas, Belgique, France, Allemagne, Royaume-Uni). Se voulant un aperçu de la situation, elle est régulièrement mise à jour depuis 2001 et porte sur 2009-2010-2011. De ce fait, elle offre aussi une image de l’évolution du secteur. « L’impression la plus forte est que le changement dans la structure des exploitations est en train de s’étendre dans l’Europe du Nord-Ouest avec une augmentation en taille et la recherche de plus d’économies d’échelle, bien qu’on ne puisse pas parler de vraie révolution », note l’étude. Une telle évolution puise son origine dans la progression des coûts de production. L’étude montre qu’entre 2010 et 2011, en Grande-Bretagne, les coûts de production ont progressé de 5,7 % (et encore de 5,4 % sur 2011-2012). Prenant comme date le 30 avril 2012, elle montre que la France sur ce mois avait les coûts de production les moins importants (22 €/t) alors qu’à l’autre bout du spectre, le Royaume-Uni culminait à 114 €/t. Les trois autres pays se plaçaient entre 25 et 43 €/t. L’impact de l’inflation, la hausse de l’énergie et des fertilisants (spécifiquement en 2009 et moins en 2010) sont les raisons avancées. Mais, l’étude note aussi que la terre est devenue de plus en plus chère depuis trois ans. Pour une location long terme, les Pays-Bas affichent les prix les plus hauts (1 100 €/ha) et suivent la Belgique et la France (230-300 €/ha et 150-200 €/ha respectivement). Après la Grande-Bretagne (500 ha), c’est en France où l’on relève les exploitations les plus importantes, en moyenne entre 100 et 300 ha. Dans le reste de la zone, la surface moyenne est moins importante : 80 ha aux Pays-Bas et en Allemagne, 35 à 60 ha en Belgique. « Le marché est aujourd’hui dans une période de changement caractérisée par des pressions de toute part pour qu’il devienne plus cohérent et moins exposé à des revenus versatiles et faibles », conclut l’étude.