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L’Europe prête à sacrifier la banane pour sauver Doha

Les dernières 24 heures ont vu la banane revenir au cœur des négociations internationales. A Bruxelles comme à Genève, le constat est le même : sans accord de paix sur la banane, pas d’accord pour le cycle de Doha.

D’un côté l’Equateur, soutenu par les Etats-Unis, refuse de signer un éventuel accord si le dossier du tarif douanier européen n’est pas bouclé avant. De l’autre, les pays ACP producteurs mettent aussi leur signature dans la balance contre toute baisse inconsidérée de ce même tarif. Mais pour les ACP, comme pour les pays producteurs européens, la négociation en cours est déséquilibrée. La Commission s’acharne à les convaincre d’accepter la proposition Lamy. En résumé, ce droit de douane serait immédiatement abaissé de 176 à 140 euros la tonne, puis ce niveau passerait à 123 euros dans une période de deux à six ans. Le discours du Commissaire Mandelson, notamment, est simple (pour ne pas dire simpliste) : il demande aux pays concernés de « l’aider » à trouver un compromis avec Pascal Lamy. « Nous avons demandé au directeur général de l’OMC de revoir sa copie, dit-on du côté de la Commission, mais vous (les pays producteurs), vous devez faire un effort. » Et comme dans ces négociations, le bâton n’est jamais bien loin de la carotte, la proposition est assortie de la menace de classer la banane en produit tropical à l’OMC. Or, la vocation des produits tropicaux est d’être entièrement libéralisés.

Mais, une fois n’est pas coutume, la Commission, comme Pascal Lamy, se heurtent pour le moment à une détermination de fer des pays ACP. Eux qui viennent de conclure les accords APE se sentent floués, et abandonnés par l’Europe. « La crédibilité des ACP est montée en puissance et s’est affermie ces dernières semaines. » indique un habitué de ce dossier. Lundi et mardi, les délégués de ces pays sont passés à l’offensive. Non seulement, ils réitèrent leur menace de ne pas signer Doha. Mais ils ajoutent, que ceux qui n’ont pas encore formalisé leur signature des accords APE pourraient faire la grève du stylo. Ils n’hésitent plus à faire part de leur dépit : « en provoquant les ACP, l’Europe prend le risque de bloquer Doha » déclare l’un deux. Et un autre délégué d’ajouter : « l’Europe a accepté le sacrifice des Africains comme monnaie d’échange ». Et quand ils font remarquer à la Commission que la proposition Lamy est le copié-collé d’une proposition présentée aux ACP par Chiquita en octobre 2007 lors d’un congrès de la banane en Equateur, ils n’obtiennent qu’un silence gêné.

Pascal Lamy a « convoqué » ce mercredi après-midi les ambassadeurs des pays ACP pour tenter une ultime négociation. Même si elle n’a aucune chance d’aboutir, le directeur général de l’OMC pourrait faire mercredi soir une nouvelle proposition pour régler le différend sur la banane.

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