L’Europe impose des normes qualité pour la pêche/nectarine
Le 1er mars, une nouvelle norme européenne de commercialisation pour les pêches et nectarines entrera en vigueur. Cela correspond aux attentes des producteurs français. Mais pas aux espagnols de la région de Valence.
C’est une première pour la commercialisation des pêches et des nectarines : l’Union européenne vient d’adopter des normes qualitatives pour ces produits. A compter du 1er mars prochain, une nouvelle norme de commercialisation de la pêche et de la nectarine entrera en vigueur. Ce règlement reprend des dispositions anciennes, mais y ajoute des normes de maturité qui devront donc s’appliquer dans les 25 pays de l’Union. Pour pouvoir être commercialisées, les pêches et les nectarines devront donc présenter un indice réfractométrique supérieur ou égal à 8° Brix, et la fermeté devra être inférieure à 6,5 kg. “L’application de ces normes doit avoir pour effet d’éliminer du marché les produits de qualité non satisfaisante, d’orienter la production de façon à satisfaire aux exigences des consommateurs et de faciliter les relations commerciales sur la base d’une concurrence loyale en contribuant ainsi à améliorer la rentabilité de la production”, indiquent clairement les considérants du règlement.
Espagne : inquiétudes dans la région de Valence
Ce nouveau règlement convient parfaitement à la FNPF qui en avait fait un cheval de bataille. En 2003, elle avait signé un engagement en ce sens avec le syndicat espagnol COAG, un engagement qu’ont signé par la suite d’autres syndicats espagnols. Mais c’est pourtant dans ce pays que la nouvelle norme va faire le plus de remous. Ainsi, le président des coopératives de fruits de Fecoav à Valencia, Vicente E. Monzo, souligne que les fruits de la région font face à une conjoncture difficile. “L’application de ce règlement permettra de clarifier le marché pour la production française en éliminant toute compétition”, explique-t-il dans un billet d’humeur paru dans Valencia Fruits du 1er février. Une réaction quelque peu tardive. Le texte est paru au Journal officiel le 28 octobre dernier. “Nous sommes passés de la notion de fruit primeur à celle de fruit illégal”, ajoute-t-il. Dans ce sens, “il reste deux solutions. Soit Bruxelles prend une disposition pour palier aux conséquences de ce règlement en aidant la région à mettre en place un plan de reconversion variétal ambitieux pour répondre à ces normes, soit la Commission déroge à ce texte afin que les productions espagnoles de pêches et nectarines précoces puissent encore être vendues.”