Amérique Latine
L’Europe demande au Chili de mieux contrôler les phytos dans les fruits
L’Union européenne vient de rendre public un rapport plus que complet sur les analyses phytos. Le Chili a fait part des mesures qu’il compte prendre dans les mois à venir.
Du 28 janvier au 5 février, l’Office alimentaire (OAV) de la DG SANCO s’est rendu au Chili pour établir un rapport sur les contrôles de pesticides présents dans les produits destinés au marché européen. Parmi ses conclusions, l’Office de la DG SANCO souligne que la conformité des normes européennes sur les LMR des fruits importés du Chili est principalement garantie par des autocontrôles, mis en place par les producteurs, stations de conditionnement et exportateurs. L’office précise aussi que l’autorisation nationale d’utilisation des phytos n’est pas fondée sur une évaluation des risques consommateur et qu’il manque des données sur les précautions d’utilisation pour les producteurs. En clair, aucun contrôle officiel ne serait mis en place quant aux résidus de pesticides et aucun laboratoire accrédité par les services de l’Etat n’aurait été désigné pour contrôler si les produits dépassent les LMR européennes. La DG SANCO souligne que le Chili doit donc améliorer la procédure d’autorisation d’utilisation des phytos et éviter tout risque de conflits d’intérêts quant aux experts privés en charge des contrôles dans les entreprises. L’UE demande aussi au Chili de faire toute la transparence sur la liste des phytos autorisés sur le marché.
Pour chaque recommandation de la DG Sanco, le Chili (via le SAG) a donné son programme d’amélioration. Au sujet des autorisations d’utilisations de phytos, le Chili souligne que la norme pour l’enregistrement des pesticides (résolution N°3670/99) sera modifiée durant les trois prochaines années. Cette actualisation tiendra compte des conflits d’intérêts des experts privés participant aux contrôles. Ainsi, un expert du service SAG ou un expert externe ayant signé une clause d’exclusivité avec l’Etat, sera mandaté par les autorités chiliennes tout au plus d’ici un an. Concernant la transparence du registre des phytos autorisés, les autorités chiliennes annoncent qu’elles mettront en ligne sur le site internet du SAG, dans un délai de deux ans, toutes les informations manquantes à ce jour. Il sera ainsi fait mention des différentes LMR nationales et du Codex Alimentarius pour tous les phytos utilisés. Enfin, un monitoring sur les résidus de pesticides a été initié le 15 avril dernier sous forme d’un programme pilote qui porte sur les analyses des prélèvements effectués sur les produits exportés vers l’UE. A partir de la campagne 2010-2011, débutera un monitoring spécifique sur les résidus de phytos présents dans les fruits destinés à l’export. Le nombre de prélèvements nécessaires pour chaque espèces sera décidé au cours du second semestre 2009. A ce jour, SAG totalise six laboratoires accrédités pour ce genre d’analyses.