FRUIT LOGISTICA - Emballage - Environnement
L’Europe de l’emballage vert n’existe pas encore
Les consommateurs européens n’ont pas le même niveau d’implication quand il s’agit de lier emballage et enjeu environnemental.
Ubifrance s’est penché sur les perceptions des consommateurs par rapport aux emballages “verts”. Sept pays ont été étudiés (Royaume-Uni, France, Suède, Suisse, Belgique, Allemagne et Italie). D’une manière globale, la sensibilité des consommateurs européens aux problèmes des emballages est croissante. Cela se concrétise par le développement du tri et un choix qui se porte de plus en plus vers les emballages biodégradables. De plus, dans les critères définissant la décision d’achat, le format et le matériau d’emballage arrivent en troisième position, derrière le prix et la qualité. Plus difficile à appréhender, il semblerait enfin qu’une volonté de consommer plus “écologique” se fasse jour.
Cependant, d’un pays à l’autre, des différences apparaissent. En revanche, elles ne sont pas étonnantes : on retrouve dans ce domaine, le même clivage Nord-Sud de l’Europe rencontré dans certaines pratiques alimentaires. Ainsi, on ne s’étonnera pas que les consommateurs suédois soient les plus conscients et les plus responsables et, du coup, ils se déclarent mobilisés par les enjeux environnementaux et de durabilité. Le consommateur suisse suit le même profil. En Allemagne, le packaging est un véritable facteur de différenciation d’où une forte propension à l’innovation de la part des producteurs qui doivent désormais composer avec l’intérêt croissant des consommateurs pour l’emballage “durable” (carton, papier verre par opposition au plastique). Mais, surtout outre-Rhin, la demande est forte pour que le niveau d’emballage soit ramené au minimum (éviter le suremballage à tout prix).
La France et la Belgique soulignent leur souhait de renforcer leur consommation écologique. La notion d’impact environnemental fait son entrée dans le trio de tête des critères de choix des emballages pour les consommateurs dans l’Hexagone. Selon l’Ifop, 85 % des Français souhaitent savoir si un emballage est recyclable et 75 % s’il est issu de ressources renouvelables. En Belgique, une demande très forte a été notée pour l’augmentation du recyclage, le pays étant sensible à la notion de gaspillage. Le Royaume-Uni est connu pour la place prépondérante donnée aux produits élaborés ou à emporter : le consommateur britannique est alors un sur-consommateur d’emballages souvent perfectionnés et abondants. De plus, ils sont bombardés de termes et d’étiquettes reprenant la sémantique environnementale (“biodégradable”, “compostable”...) pour lesquels ils n’ont qu’un niveau de connaissance limité. Enfin l’Italie n’est pas encore pleinement concernée. Le niveau de sensibilisation des consommateurs est inférieur à la moyenne européenne : la notion de prix est suffisamment prédominante dans l’acte d’achat pour masquer les autres critères.
L’étude d’Ubifrance permet de poser quelques bases sur l’évolution de l’emballage : car derrière l’usage de tel ou tel matériau, il y a des investissements et un coût. Dans la période actuelle, la question prend tout son sens.