Salon de l'agriculture
L'Europe bio, entre nécessité de rendement et évolution du règlement communautaire
Les rencontres organisées par l'Agence Bio au Salon de l'agriculture ont montré la diversité des attentes des pays producteurs.
Plus que l'extension, des surfaces, le ministre de l'Agriculture a appelé à la structuration de la filière bio.
Le séminaire international de l'agriculture biologique, organisé par l'Agence Bio, la semaine dernière, a rassemblé un panel important d'opérateurs français et internationaux. Invité à ouvrir la journée, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll a délivré un message clair : la filière bio « doit accepter le fait que pour la plupart des productions le rendement en bio est entre 20 et 40 % moins important qu'en conventionnel » et qu'en tant que ministre de l'Agriculture, travaillant pour toutes les formes de productions, il « a besoin d'un niveau de rendement haut, intensif » pour que la France puisse répondre aux défis de la demande mondiale. Pour lui, au-delà du doublement des surfaces en bio, l'enjeu est celui de la structuration de la filière française, pour que la rémunération du producteur soit à la hauteur de son engagement. Les interventions ont montré un panorama européen bio diversifié. Ainsi, le Danemark, très avancé dans l'implantation du bio dans les restaurants scolaires, réfléchit à développer ses flux d'exportation. L'Espagne a des attentes différentes : José Luis Garcia Melgarejo, directeur général de Valor Ecológico, a ainsi expliqué que l'objectif est aujourd'hui d'augmenter la consommation locale de produits bio, et pas forcément la production. Roumanie, Equateur et Grèce ont aussi apporté leurs contributions. La veille, lors d'une réunion avec la presse, Dacian Ciolos était revenu sur les grandes lignes de l'adaptation du Règlement Bio. Pour le Commissaire européen à l'Agriculture, face à un secteur où la demande dépasse encore l'offre, le risque réside dans une augmentation de la production qui prendrait de moins en moins en compte le contenu du règlement. Quant à savoir si le futur règlement entraverait le développement du marché, il a répondu : « la méfiance du consommateur (qui ressentirait un trop grand décalage entre le prix à payer et le niveau de qualité du produit) pourrait détruire plus rapidement le marché du bio qu'une réglementation qui viserait à lui donner plus de clarté. »