Lettre ouverte aux endiviers “engagés” et “anonymes”
Le président de la Section régionale Endives du Celfnord a souhaité réagir à la “Dernière Minute” de Fld Hebdo du 11 avril dernier.
En tant que Président de la Section régionale Endives du Celfnord, je me dois de répondre à votre lettre. En effet, celle-ci accuse une majorité de structures et de responsables de s’accommoder de cette situation catastrophique, leur faisant dire dans un message ultra-libéral, qu’un bon nettoyage est nécessaire et que les plus faibles “crèvent”. Si ces propos existent, malheureusement chez certains responsables plutôt “irresponsables”, c’est le fait d’une minorité refusant toutes décisions difficiles à prendre, surtout quand l’intérêt général risque d’entraver leurs intérêts particuliers. Votre affirmation d’une majorité baissant les bras ne reflète pas la réalité, nos décisions, de part nos statuts et règlements intérieurs, se doivent toujours d’être prises à la majorité des deux tiers des représentants des onze OP des six Syndicats et de l’APVE (les Indépendants).
Il suffit qu’une OP réfractaire s’associe avec le représentant des indépendants, d’une autre OP ou Syndicat pour bloquer les décisions et notamment celles visant à maîtriser l’offre et gérer le marché.
Arrêtons nos guerres fratricides de part de marché
C’est ce qui vient de se passer. En effet les OP du Nord de la France et de Bretagne, avec 70 % de la production française d’endives en main, avaient décidé de gérer leur offre, tant en volume qu’en valeur, et ce, du 1er décembre 2005 au 31 mars 2006.
Durant cette période, et avec le renfort effectif de producteurs et opérateurs indépendants, membres de la FCE (Fédération du Commerce de l’Endive), le marché s’est nettement mieux comporté et a permis une meilleure rémunération du produit, et par conséquent des producteurs
Cependant, cela s’est fait au prix fort pour ces producteurs organisés : retraits, destructions de produits, pertes de part de marché, cotisations additionnelles, tel a été le prix payé par les adhérents des OP.
La solidarité a cependant ses limites. Voilà pourquoi il ne fut, hélas, plus possible de solliciter plus longtemps, et exclusivement, les seuls adhérents des OP.
Les propositions pour alléger l’offre durant ce mois d’avril n’ont pas recueilli la difficile majorité de deux tiers. Il fallait alors en tirer les conclusions qui s’imposaient, il n’est pas possible de gérer l’ingérable sans un effort partagé par tous.
La sanction a été rapide et sans pitié, autant pour les producteurs d’endives, que ceux produisant de la mâche ou des salades d’ailleurs.
J’en appelle donc à tous les producteurs engagés, qu’ils soient en OP ou non, ils sont majoritaires, surtout ceux acceptant quelques disciplines, quelques contraintes.
Arrêtons nos guerres fratricides de “part de marché”. Alors, j’en suis persuadé, notre avenir de producteurs s’en portera beaucoup mieux, il nous appartiendra vraiment.
J’en appelle à l’interprofession, et plus particulièrement aux opérateurs commerciaux (nos acheteurs) et distributeurs pour qu’ensemble soit également mieux gérée la demande et notamment les mise en avant et les promotions.
Il y va de l’intérêt de tous, y compris du consommateur, qui de mon point de vue, ne tire pas assez profit des fluctuations de la production et des prix. Le comble, chers amis anonymes, c’est que, si vous me l’aviez proposé, j’eus signé cette lettre, car elle résume très bien mon vécu de producteur. Nous avons besoin, et j’y travaille, à élargir nos solidarités vers plus de cohérence face au marché. Le débat est lancé, mais il nous faut agir, décider rapidement.