L’Etat souffle le chaud et le froid sur la filière
Encore une semaine chargée pour la filière. Mardi, c’est le conseil de direction de l’Oniflhor. Une mauvaise surprise attend les membres de ce conseil. Le budget de l’Office pour 2006 est annoncé en légère baisse. Selon nos sources, il passerait de 59,3 millions d’euros en 2005 à 58,5 millions d’euros en 2006.
Certes, la baisse est beaucoup moins importante que celle des autres offices agricoles (touchés par une baisse des crédits oscillant entre 5 et 10 %), mais elle arrive à un moment de difficultés pour la filière après la crise des fruits d’été et la crise touchant la pomme notamment. Et puis, depuis quelques années, une partie des crédits est gelée en cours d’exercice : en 2005, le gel a porté sur 14 millions d’euros.
Pas de coef’ pour la pomme
Autre déconvenue pour le secteur de la production, la FNPF notamment, le ministre de l’Agriculture n’appliquera pas le coefficient multiplicateur sur la pomme. “Actuellement, les conditions de sa mise en place pour la pomme ne sont pas réunies, a déclaré Dominique Bussereau la semaine dernière à l’Assemblée nationale. Je suis prêt à revoir ce dispositif car l’impossibilité d’y recourir est d’autant plus dommageable que la crise est grave.”
Pourtant, quelques jours plus tôt, le gouvernement avait semblé faire un geste en faveur de ce coefficient. Il a fait voter un amendement par le Sénat impliquant davantage les services de la DGCCRF dans la procédure de contrôle du coefficient multiplicateur, le jour où il sera appliqué. Si jamais il est appliqué un jour.
La FNPF à l’Elysée
La semaine dernière encore, une délégation de la FNPF a été reçue à l’Elysée, par Hervé Lejeune, conseiller technique du Président de la République. Christian Pauleau a pu présenter la situation de l’arboriculture et les raisons qui ont amené à cette crise (tout particulièrement les distorsions de concurrence). Selon la fédération des producteurs de fruits, Hervé Lejeune “a été très sensible à l’analyse prospective réalisée par la FNPF sur les risques de disparitions d’emplois à court terme liés aux arrachages et disparitions d’exploitations” : 16 500 emplois sont menacés au stade de la production et 50 000 en englobant l’expédition.
Quel président pour Interfel ?
Autre événement de la semaine, le conseil d’administration d’Interfel qui devrait jeudi désigner le successeur de Denis Onfroy. Devrait, car tout indique que les familles membres ne sont pas pressées d’élire un président. L’hypothèse d’un mandat présidentiel confié au binôme, composé de Gilles Vignaud et Philippe Bauwin, chargé de rédiger le projet professionnel, prend corps. Les deux hommes poursuivraient ainsi leur tâche jusqu’à une assemblée générale avancée au 1er trimestre 2006 et qui pourrait ainsi adopter le projet et élire le président.
Pour l’heure, Interfel doit faire face à un problème plus essentiel. La FCD n’a pas signé l’accord interprofessionnel sur la cotisation 2006, ce qui le rend inapplicable. La FCD pourrait signer ce jeudi. A moins que l’agitation présente autour du coefficient multiplicateur ne lui fasse changer d’avis.