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Par Anne-Solveig Malmasson
L’Espagne s’inquiète de l’impact du péage allemand sur ses  exportations

30 % des exportations espagnoles de fruits et légumes sont concernées par la nouvelle taxe sur les camions de plus de 12 t  utilisant les autoroutes allemandes.

Le 3 janvier, deux jours après l’instauration de la taxe pour les poids lourds de plus de douze tonnes empruntant les autoroutes allemandes, le secteur des fruits et légumes espagnols s’inquiète d’une possible perte de compétitivité pour ses exportations à l’Est. Les fruits et légumes destinés aux marchés des pays de l’Est et des pays Baltes seraient ainsi les plus touchés, alors que la Turquie, un des principaux pays concurrents de l’Espagne, n’aurait pas à s’en acquitter, ses camions n’ayant pas à utiliser les autoroutes allemandes.

Cette taxe-péage concerne la totalité des véhicules de 12 t et plus et coûte entre 0,09 et 0,14 E par kilomètre parcouru sur ces autoroutes.

Le directeur général de la Fepex (Fédération des producteurs et exportateurs espagnols de fruits et légumes), José Maria Pozancos, a souligné qu’en raison de “la forte dépendance du secteur fruits et légumes pour le transport routier, la position concurrentielle des fruits et légumes espagnols pourrait être gravement détériorée en particulier sur les marchés de l’Est et des pays Baltes”.

Trois millions de tonnes de f&l seraient concernées

Le volume de fruits et légumes frais qui pourrait être affecté par cette nouvelle taxe serait de près de 3 millions de tonnes, soit 30 % des exportations espagnoles dédiées aux marchés d’Allemagne, d’Europe de l’Est et des Pays Baltes. Le secteur horticole espagnol a ainsi calculé que le surcoût au kilogramme serait compris entre 0,006 et 0,01 E le kilo. Pour sa part, l’Interprofession agrumicole Intercitrus a expliqué que cette nouvelle taxe augmenterait le prix des agrumes d’un centime d’euro au kilo. Selon les calculs du syndicat AVA-ASAJA, cette taxe affecterait quelque 2,5 millions de tonnes de fruits et légumes destinées au marché allemand, danois et tchèque. Quant au secteur agrumicole de la Communauté de Valencia, la taxe affectera pour près d’un million de tonnes d’agrumes, une taxe qui arrive à un moment extrêmement délicat pour le secteur (voir FLD du 21 décembre 2004).

“Ce péage met en péril l’esprit de libre circulation des marchandises dans l’Union européenne. C’est une taxe injuste et arbitraire”, s’est indigné le président d’AVA, Cristobal Aguado. L’Allemagne est le principal pays importateur d’agrumes espagnols de l’UE avec quelque 867 199 t en 2002/03 dont 80 %, provenaient de la communauté de Valencia. La Pologne a absorbé, quant à elle, quelque 253 220 t, le Danemark 40 225 t et la République Tchèque 73 345 t.

Rédaction Réussir

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