Produits d’import
L’Espagne met l’accent sur les fruits d’été et le Maroc est touché par les faillites russes
Le beau temps a pris ses quartiers sur toute la péninsule ibérique. La mise en place des pêches et nectarines précoces se généralise, celle des Bigarreaux suit en fin de semaine.
La mise en place des pêches et nectarines précoces a été assez bonne. L’offre a été courte car le temps frais a retardé d’une semaine l’arrivée à maturité des variétés classiques de Séville et Murcie. Par ailleurs, les rendements sont faibles, du fait du pourcentage assez élevé d’avortons. Le passage des variétés dites “low chilling” aux classiques se fera cette semaine avec l’extension de la récolte aux zones précoces de Séville et Murcie. Pour l’heure, les prix sont restés assez fermes avec des dégagements en calibre D et parfois en C pour les fruits ayant des défauts d’aspect. En variétés précoces, les distributeurs ne sont pas trop exigeants sur le taux de sucre minimal. La plupart des fournisseurs garantissent 9 ° Brix, ce qui est un minimum de ce que l’on peut exiger d’un fruit d’été !
La campagne de fraise d’Espagne est plus étalée et le temps frais a limité l’offre qui se maintiendra cette semaine avant de décliner plus vite si les températures dépassent 30 °. Plusieurs groupes ont débuté la production de groseille tout en se renforçant sur la mûre. Les prix de la myrtille sont attractifs.
La campagne de Bigarreau d’Espagne débute vraiment cette semaine. Après plusieurs années de déficit, le nouveau potentiel de l’Aragon et de la Catalogne va commencer à influencer les marchés. En Extremadure, le gain de 2 000 ha en quatre ans serait surtout constitué par la variété tardive Lapin.
De nouvelles ardoises en Russie
Les rumeurs sur des faillites d’importateurs de premier plan vont bon train en Russie. Le ou les entreprises en cause sont déjà citées dans des articles de la presse économique locale. Les impayés seront surtout lourds pour certaines filiales d’établissements bancaires occidentaux, dont une banque française. Dans notre secteur, ce sont les exportateurs d’agrumes du Maroc qui sont de loin les plus touchés. Les achats de fruits à pépins d’Argentine avaient été prépayés à 80 ou 90 %. La dévaluation du rouble avait débuté en septembre 2008 et les impayés ont été signalés dès l’automne, notamment dans la Catalogne lors de la fin de la saison des fruits d’été et pour les poires d’automne.
Au départ d’Espagne et de Hollande, les transactions sur le marché russe sont aussi perturbées par l’obligation de fourniture de l’original du certificat d’analyse phyto. Ce dernier n’est disponible qu’au bout de 48 h au mieux alors que la marchandise est déjà partie. Aux Pays-Bas, seuls deux laboratoires sont agréés alors que toute la marchandise qui transite par ce pays doit être contrôlée, quelle que soit son origine.
Le Maroc dispose encore d’un reliquat de 28 000 t de tomate dans le cadre du contingent additionnel Gatt soumis à prix d’entrée, sur un total de 48 000 t. Il s’ajoute aux 5 000 t du contingent à droit nul du mois de mai.