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Les velléités chiliennes sur l’huile d’olive
Avec 0,2 % de la production mondiale, le Chili apparaît comme un petit producteur. Néanmoins, il fait jeu égal avec la France.


La production oléicole est en plein développement. Elle a véritablement démarré en 2005. Cette année-là, les superficies s’élevaient à 4 800 ha pour quasiment tripler en cinq ans. En 2009, en effet, les surfaces plantées en oliviers atteignaient près de 20 000 ha, soit environ 25 % de plus que l’année précédente. Cette progression est liée à la conjonction de plusieurs facteurs.
Il y a d’abord l’engouement pour l’huile d’olive dans le monde qui attire de nouveaux producteurs. Par ailleurs de par ses conditions pédoclimatiques, le Chili offre des dispositions idéales à la production d’un grand nombre de variétés et d’huiles consommées dans le monde. Toujours de par sa situation géographique, entre Andes et Pacifique, le Chili bénéfice de deux barrières sanitaires qui le mettent à l’abri de nombreux prédateurs de l’olivier. Enfin, pays producteur de fruits de longue date, le Chili profite de l’expérience des arboriculteurs locaux, transposée à l’oléiculture grâce à de nombreuses expérimentations. En tout dernier lieu, l’oléiculture a bénéficié d’aides de l’Etat et de l’arrivée d’investisseurs privés. Ceux-ci se sont lancés dans les plantations, les équipant d’outil de transformation pour gagner en qualité. Une qualité dont a bénéficié la production d’huile d’olive extra-vierge, souvent récompensée en Espagne, en Italie ou encore aux Etats-Unis.
Dernier élément, le Chili possède d’importantes réserves foncières irriguées qui devraient permettre de porter la surface du verger oléicole à près de 33 000 ha en 2015.
Selon les projections de ChileOliva de 2010, les superficies devraient même atteindre près de 45 000 ha en 2020. Dans le pays, les principales zones de production se situent dans les régions III (Atacama, Copiapo), VII (Maule Talca) et des projets sont en cours dans la région IV (Coquimbo, La Serena) et V (O’Higgins). L’augmentation du verger, les nouvelles installations ont aussi dopé la production d’huile d’olive extra-vierge. Elle était de 8 500 t en 2009 contre 6 500 t en 2008 et seulement 1 800 t en 2005.
Baisse des importations
La consommation intérieure au Chili est encore peu importante avec seulement 435 g/hab./an, bien qu’en augmentation de 300 % entre 2003 et 2009. Elle devrait encore progresser, portée par le marketing et les circuits de distribution. En ce qui concerne les importations (quarante et une entreprises sont spécialisées sur ce secteur), leur niveau est en nette baisse (726 t) depuis 2005. Cette tendance tient au fait que les distributeurs locaux préfèrent désormais l’huile chilienne, appréciée des consommateurs pour sa qualité, aux huiles étrangères. Signe de cet intérêt pour l’huile locale, la prolifération des marques qui veulent se substituer aux marques étrangères.
La cible principale du Chili est bien évidemment l’exportation. En 2009, la croissance en volume a été de 127 % par rapport à l’année antérieure et a représenté 22,7 % de la production nationale. En revanche au niveau mondial, ce chiffre ne représente que 0,1 % des exportations. Le chiffre des exportations des huiles d’olive extra-vierge frôle les 2 000 t (2010). Le premier client du Chili est… l’Espagne qui absorbe 32 % des volumes, suivie de l’Italie (23,9 %), des Etats-Unis (23,8 %) et même de la France mais pour seulement 0,1 %. Pour le reste, le Chili exporte vers de nombreux pays d’Amérique Latine mais pour seulement 15 %.
Le Chili est donc en phase de consolidation de sa production d’huile d’olive et de ses exportations. Stratégiquement, l’objectif est d’optimiser le processus de production tant au niveau des cultures (mécanisation) que des processus d’extraction pour consolider le Chili dans sa position de pays producteur et de renforcer également les réseaux d’exportations.