Les tomates de la colère
Les producteurs français de tomates l'avaient annoncé : ils passeraient à l'action face aux importations jugées excessives. C'est ce qu'ils ont fait la semaine dernière en Bourgogne et Val de Loire (cf. p. 5). « Cette crise est regrettable, souligne Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. Le consommateur désire une qualité constante et une référence à l'origine France. Si nous voulons relancer une dynamique de consommation, il est indispensable de mettre en avant la production française, dont la qualité et les méthodes culturales – nous sommes producteurs de tomates et non d'énergie comme aux Pays-Bas – doivent être valorisées. La France n'est pas la terre d'asile des légumes de l'Europe ! » Le flux d'importation provenant du Benelux est avéré : selon les douanes hollandaises, sur les six premiers mois, les importations de tomates grappe ont progressé de 35 %. Les opérateurs néerlandais ont focalisé leurs envois sur la France, alors que le marché russe, plus difficile à pénétrer à cause de tracas bancaires, était délaissé. Le prix proposé par la GMS au produit local est souvent calé sur celui du produit importé générant une distorsion que les Français ne peuvent pas absorber. Jacques Rouchaussé doit rencontrer Stéphane Le Foll ce mercredi. Le sujet sera sûrement sur la table à l'Hôtel de Varenne.